Beethoven…issimo

Je voudrais croire que tout crĂ©ateur investit ou sublime une part de lui-mĂȘme dans chaque Ɠuvre qu’il ou elle rĂ©alise, surtout les plus grands et les plus gĂ©niaux.
Alors oui, j’ose parler de Ludwig et de sa vulnĂ©rabilitĂ©, pour rendre toujours Ă  Beethoven une Ăąme qui renforce, mĂȘme si sa musique se suffit Ă  elle-mĂȘme, son discours universel.
Parce qu’on n’aura jamais assez de Beethoven, parce qu’il faut revenir vers lui sans cesse pour donner sens Ă  notre culture et Ă  notre sensibilitĂ© musicale, parce qu’il est une source intarissable d’émotions qui, chaque fois qu’on joue ou Ă©coute sa musique, nous rendent plus humains, et
pour des milliers d’autres raisons
, je vous propose, en superlatif, « Beethoven
issimo ».

Pablo Pavon

Le concert a Ă©tĂ© jouĂ© au cours d’une soirĂ©e ThĂ©Ăątre et Musique Ă  l’OpĂ©ra de Clermont.


MERCREDI 1ER AVRIL 2015 Ă  20 H
OPERA – THEATRE de CLERMONT-FERRAND
Soirée Théùtre Musique
« Beethoven
issimo »
Ouverture Coriolan – 5Ăšme concerto pour piano l’Empereur – 3Ăšme Symphonie HĂ©roĂŻque

OLIVIER PAPOT, acteur – SABRINA BARTHE, piano
Sinfonia MĂ©tropole Orchestre
PABLO PAVON, texte et direction


LUDWIG VAN BEETHOVEN 1770 – 1827

par Bernard Dumoulin
Ludwig von BeethovenIl est nĂ© Ă  Bonn dans une famille modeste, peu favorisĂ©e culturellement et matĂ©riellement. Le pĂšre, mĂ©diocre musicien, s’est quand mĂȘme vite rendu compte des capacitĂ©s intellectuelles et musicales de son fils qui apprend rapidement le clavecin, l’orgue et le violon, et fait un premier concert Ă  l’ñge de 8 ans. RĂȘvant d’en faire un nouveau Mozart, il lui fait parcourir des grandes villes pour faire connaĂźtre le prodige et ainsi arrondir les ressources financiĂšres de la famille. DĂšs l’ñge de 13 ans, Ludwig compose ses premiĂšres oeuvres (sonatines et variations) et Ă  14 devient organiste-adjoint Ă  la cour du prince local. ParallĂšlement, sa grande curiositĂ© intellectuelle le conduit en 1789 Ă  s’inscrire Ă  l’UniversitĂ© de Bonn, oĂč il s’ouvre aux idĂ©es nouvelles venues de la France rĂ©volutionnaire. En 1792, il rencontre Haydn, qui le convainc de s’installer Ă  Vienne, la capitale musicale de l’empire oĂč, dĂ©jĂ  virtuose du clavier, il pourra se perfectionner Ă  ses cĂŽtĂ©s.
Cette rencontre est finalement peu satisfaisante pour les deux musiciens, mais c’est Ă  Vienne que Beethoven va trouver un mĂ©cĂšne gĂ©nĂ©reux, le prince Lichnowsky, qui l’introduit dans le « grand monde », lui apporte jusqu’en 1806 les conditions matĂ©rielles et morales pour composer librement une oeuvre profondĂ©ment novatrice, et ainsi lui permet de conquĂ©rir la gloire d’abord Ă  Vienne, mais aussi par de triomphales tournĂ©es, Ă  Prague, Berlin et Budapest. C’est l’époque des premiĂšres symphonies, notamment la 3e « HĂ©roĂŻque », et des premiers quatuors et sonates pour piano, dont « L’Appassionata ». C’est aussi Ă  Vienne qu’il frĂ©quente les milieux libĂ©raux et intellectuels, enthousiasmĂ©s par les idĂ©aux de la RĂ©volution Française de libertĂ© et de fraternitĂ©, mais indignĂ©s, dans la Vienne deux fois occupĂ©e par les troupes françaises, par le tournant guerrier et sanglant de l’entreprise napolĂ©onienne. MalgrĂ© une surditĂ©, apparue dĂšs l’ñge de 26 ans, qui l’empĂȘche de poursuivre une carriĂšre de virtuose et qui l’isole de plus en plus de la vie sociale, malgrĂ© sa rupture avec son premier mĂ©cĂšne en 1806, il connait de nouveaux succĂšs, notamment avec la 5e symphonie. En 1809 il trouve de nouveaux protecteurs, ce qui va lui permettre de produire les crĂ©ations de la maturitĂ©, comme le concerto pour piano l’Empereur, de faire Ă©diter ses oeuvres dans toute l’Europe et de devenir « le grand musicien allemand ».
Mais Ă  Vienne, le goĂ»t du public change. L’arrivĂ©e et le succĂšs de Rossini avec ses « opĂ©ras-bouffes » y installent, vers 1820, une conception de la musique, plus facile et divertissante, moins profonde et exigeante que celle de Beethoven qui, dans cette pĂ©riode, compose une Missa Solemnis (1822) en partie inspirĂ©e par le « grand style » de Bach et de Haendel, et ses derniers quatuors pour cordes, d’accĂšs difficile par leur caractĂšre novateur ; sa musique est centrĂ©e sur l’expression des sentiments intenses de l’existence individuelle, sur l’affrontement hĂ©roĂŻque et tragique de la condition humaine avec le destin, comme dans la 9e symphonie (1824) qui exalte la fraternitĂ© universelle et « la joie Ă  travers la souffrance » comme il l’écrit lui-mĂȘme. La souffrance, il la connaĂźt, et sous toutes ses formes : outre sa surditĂ© devenue totale, outre ses Ă©checs sentimentaux successifs, outre ses problĂšmes familiaux notamment avec le neveu fragile dont il assume la responsabilitĂ©, il souffre de pneumonie, d’hĂ©patite et de diverses maladies, qui vont peu Ă  peu l’acheminer jusqu’à l’échĂ©ance finale, le 26 mars 1827. Peu de temps avant sa mort, la visite de son grand admirateur Franz Schubert lui est un ultime rĂ©confort. Ce mĂȘme Schubert accompagnera le corbillard de son « maĂźtre » avec les 10.000 admirateurs anonymes qui, lors de ses obsĂšques, rendront hommage au gĂ©nie, fondateur de la musique romantique, dont il avait Ă©crit : « Il sait tout, mais nous ne pouvons pas tout comprendre encore, et il coulera beaucoup d’eau dans le Danube avant que tout ce que cet homme a crĂ©Ă© soit gĂ©nĂ©ralement compris ». B.D.


Les oeuvres jouées

par Bernard Dumoulin
OUVERTURE CORIOLAN
Coriolan, opus 62, est une ouverture symphonique en do mineur qui fut composĂ©e en 1807. Elle est caractĂ©ristique du style dit « hĂ©roĂŻque » du compositeur. Deux thĂšmes principaux composent cette oeuvre : le premier reprĂ©sente la volontĂ© farouche du gĂ©nĂ©ral Coriolan Ă  la tĂȘte de ses troupes qui, au VĂšme siĂšcle avant J.C., fait le siĂšge de Rome, parce que le SĂ©nat lui a refusĂ© le titre de consul et l’a exilĂ© malgrĂ© son rĂŽle pacificateur. Le second, apaisĂ© et chaleureux, symbolise les priĂšres de sa mĂšre, de son Ă©pouse et des femmes romaines qui finissent par le faire renoncer Ă  son projet. Mais son armĂ©e, rĂ©voltĂ©e par cette volte-face, l’assassine. L’oeuvre se conclut par l’Ă©vocation intense du sacrifice hĂ©roĂŻque de Coriolan.
Cette oeuvre fait alterner des cellules rythmiques et des cellules mélodiques, combinées avec de nombreux silences qui, exprimant les hésitations du héros, lui donnent une grande puissance dramatique.
CONCERTO POUR PIANO n° 5 L’EMPEREUR
Le Concerto pour piano n° 5 opus 73 (connu aussi sous le nom de L’Empereur) est le dernier des cinq concertos pour piano de Beethoven. Sa composition commence Ă  Vienne, vers 1808-1809, alors que la ville est bombardĂ©e puis occupĂ©e par les troupes de NapolĂ©on, et il fut crĂ©Ă© Ă  Leipzig en 1811, non par Beethoven lui-mĂȘme devenu complĂ©tement sourd, mais par un de ses Ă©lĂšves. On peut considĂ©rer cette oeuvre comme l’acte de naissance du grand concerto romantique par ses vastes proportions, par le rĂŽle considĂ©rable rĂ©servĂ© au piano dont toutes les ressources techniques et expressives sont dĂ©ployĂ©es.
Il commence par un allegro martial et majestueux, oĂč le piano affirme immĂ©diatement sa magnifique omniprĂ©sence. L’adagio mĂ©ditatif et chantant apporte ensuite une plage d’apaisement qui s’ouvre bientĂŽt sur le rondo final Ă©lĂ©gant et joyeux. Éclatant, tantĂŽt plein d’une intense jubilation, tantĂŽt mystĂ©rieux et profond, l‘Empereur a conquis le monde entier, par sa richesse musicale. On l’a parfois appelĂ© « l’empereur des concertos ».
SYMPHONIE n° 3 HÉROÏQUE
La TroisiĂšme Symphonie, HĂ©roĂŻque, marque une Ă©tape capitale dans l’oeuvre de Beethoven, en raison de sa puissance expressive, car c’est elle qui inaugure une sĂ©rie d’oeuvres caractĂ©ristiques du nouveau style du compositeur dit « style hĂ©roĂŻque ». La genĂšse de la symphonie s’Ă©tend de 1802 Ă  1804 et la crĂ©ation publique eut lieu Ă  Vienne, le 7 avril 1805, sous sa direction. La symphonie fut d’abord dĂ©diĂ©e Ă  Bonaparte, alors qu’il Ă©tait encore un gĂ©nĂ©ral au service des idĂ©aux de la RĂ©volution. Mais Beethoven dĂ©chira la dĂ©dicace lorsque Bonaparte se fit proclamer Empereur, dĂ©clarant que ce hĂ©ros serait dorĂ©navant « un homme comme les autres, avant tout assoiffĂ© de pouvoir » et le voyant dĂ©sormais comme un vulgaire conquĂ©rant, agressif et guerrier.
Cette symphonie se caractĂ©rise par ses dimensions imposantes : elle est deux fois plus longue que celles de Haydn et de Mozart, mais comme la plupart des symphonies classiques, elle comporte 4 mouvements : l’Allegro initial est centrĂ© sur un thĂšme « hĂ©roĂŻque » avec ses nombreux dĂ©veloppements et variations, des alternances de crescendo jusqu’au fortissimo, et de decrescendo apaisants. Les bois et les cuivres rivalisent avec les cordes, les dissonances sont frĂ©quentes et tout le mouvement exprime courage et vĂ©hĂ©mence. Suit l’Adagio : ce qui devait ĂȘtre initialement une marche triomphale est devenu une « marche funĂšbre » illustrant le malheur et le dĂ©sespoir d’une Europe ravagĂ©e par la guerre. Le Scherzo est le moment de la rĂ©volte Ă©nergique et crĂ©atrice, et l’Allegro final exprime Ă  travers une longue sĂ©rie de fugues et de variations une exubĂ©rance indomptable, celle de l’homme Beethoven, confrontĂ© Ă  une surditĂ© grandissante, mais aussi celle de l’humanitĂ© dans son face Ă  face tragique avec le destin.


 

Les interprĂštes

Sabrina BartheSABRINA BARTHE – piano – Pratiquement autodidacte, Ă  l’Ăąge de 15 ans, Sabrina Barthe suit les conseils de quelques grands concertistes Ă  l’occasion de master class avec, entre autres, Cetrak, Eugen Indjic, Jean-François Heisser ou Jean-Jacques Kantorov en musique de chambre.
En Auvergne depuis 30 ans, elle a donnĂ© de nombreux concerts dans diffĂ©rents festivals et saisons de concerts (Piano Ă  Riom, OpĂ©ra de Vichy, OpĂ©ra-ThĂ©Ăątre de Clermont-Ferrand, Musique d’aujourd’hui, Esplanade de Saint-Etienne, Musique Universitaire, Festival des Monts de la Madeleine, Musique en Bocage, etc
.). Elle se produit au sein de diffĂ©rentes formations de musique de chambre et est souvent sollicitĂ©e pour ses qualitĂ©s d’accompagnatrice pour des rĂ©citals de chant ou des programmes avec choeur. Elle a donnĂ© plusieurs cycles de Schubert et Schumann, entre autres. Elle s’est produite Ă©galement en soliste avec orchestre dans les concertos de Beethoven, Mozart, Schumann ou Ravel et son rĂ©pertoire va de Bach Ă  la musique d’aujourd’hui.
Elle enseigne le piano et assure l’accompagnement des classes de musique et de danse au conservatoire de Thiers.
Olivier PapotOLIVIER PAPOT – acteur – Olivier Papot est co-directeur d’Athra et compagnie depuis 1996 avec laquelle il tourne en France et Ă  l’Ă©tranger. Pour cette compagnie, il Ă©crit, met en scĂšne et interprĂšte ses spectacles, notamment Les Aventures du Magnifico, en collaboration avec Carlo Boso, Folies Foraines, Le Complexe de l’Artichaut, Diva Dimitri, rĂ©cemment Le ProcĂšs de Pinocchio et Les Chroniques d’Olivier.
En tant qu’interprĂšte, il joue soit pour sa compagnie (Dober-Mann, mise en scĂšne Mauricio Celedon sur des textes de Jean-Yves Picq, Le Grand Poucet, mise en scĂšne BĂ©atrice Chatron, texte de Jean-Yves Picq, La petite marchande de je t’aime, conception BĂ©atrice Chatron) soit pour d’autres : Concertina, mise en scĂšne Eric MassĂ©, Compagnie des Lumas (42), Les Gaspards enfants de l’Europe, mise en scĂšne Pascal Dubois, Compagnie Le Sablier (16). Il tourne Ă©galement dans quelques courts mĂ©trages oĂč il obtient le premier rĂŽle (Mercure en effervescence de SĂ©bastien Duclocher, Une nouvelle vie de Pascal Bonnelle) et quelques petits rĂŽles dans de longs mĂ©trages (Les Amants criminels de François Ozon, La Guerre des boutons de Christophe Barratier). Il participe Ă  d’autres projets en tant que metteur en scĂšne ou collaborateur artistique, en particulier pour les spectacles Monnaie de Singe, Des cailloux sous la peau et Newton de la compagnie chorĂ©graphique Vilcanota (34).
TrĂšs attachĂ© Ă  la transmission, il met en place de nombreuses formations dans le cadre de rĂ©sidences de crĂ©ation mais aussi dans des collĂšges, lycĂ©es, classes-thĂ©Ăątres, etc
. ou encore Ă  destination de publics plus ciblĂ©s : enfants des rues Ă  MeknĂšs (Maroc), CTIA, dĂ©partement d’adolescents « suicidaires » en sĂ©jours longs Ă  l’hĂŽpital Sainte-Marie de Clermont-Fd, en collaboration avec la psychiatre Eve Courty et l’association Pass’age du CHRU, etc

.
AprĂšs une licence de thĂ©Ăątre Ă  l’UniversitĂ© de Perpignan, il a obtenu un Master 2 en Sciences de l’Education Ă  l’ISP de Paris sur l’Education Artistique et Culturelle. Il prĂ©pare actuellement une thĂšse sur « Politiques territoriales et crĂ©ation artistique ».
Enfin, avant d’orienter sa carriĂšre dans l’univers du spectacle vivant, Olivier Papot a Ă©tĂ© assistant social et formateur professionnel.


SINFONIA METROPOLE ORCHESTRE

L’orchestre a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1995 par le chef d’orchestre Pablo Pavon qui en est le directeur artistique et musical. A dimensions variables, il possĂšde un rĂ©pertoire trĂšs Ă©tendu : des oeuvres pour choeur, solistes et orchestre comme les Requiem de Mozart, de Verdi, de FaurĂ©, Le Messie de Haendel, les Passions selon St Matthieu et selon St Jean, Messe en si mineur et Oratorios de Bach, The Fairy Queen de Purcell, Stabat Mater de Rossini, de Dvorak, etc

Il a Ă©galement Ă  son rĂ©pertoire des oeuvres pour orchestre Ă  cordes et orchestre symphonique : de Haendel Ă  Bartok, Barber et Hindemith, des concertos de Mozart Ă  Rodrigo en passant par TchaĂŻkovski et Bruch, des symphonies de Haydn, Mozart et Beethoven aux musiques symphoniques de Wagner, en passant par Mendelssohn, Schubert et Brahms. Des solistes prestigieux, tels que Gilles Apap ou Gordan Nikolitch, ont collaborĂ© avec cet ensemble. Il a participĂ© Ă  de nombreux festivals : « Festival de Musique SacrĂ©e de Saint-Malo », « Bach en Combrailles », « Saint Julien de Brioude », « Rencontres Musicales des Mont-Dore », « Musicales d’Issoire », « Festival Les Meltiques de Montferrand ». Il se compose de musiciens professionnels et de professeurs des Ă©coles de musique et du Conservatoire Ă  rayonnement rĂ©gional de Clermont-Ferrand. Au fil des saisons musicales, cet orchestre met Ă  son rĂ©pertoire l’intĂ©grale des symphonies, concertos et ouvertures de Ludwig van Beethoven. C’est dans cette perspective qu’il participe au spectacle « Beethoven
issimo » qui vous est prĂ©sentĂ© ce soir. Il est devenu un acteur culturel incontournable dans la rĂ©gion Auvergne.
Participent Ă  ce concert :
VIOLONS 1 HiroĂ© NAMBA-SCHMIDT – Vincent BARDY – Françoise BONGIRAUD
Nicole CHANEL – François DRAGON – Aude BERNARD
VIOLONS 2 Laurence ALLÉE – Blaise POURREYRON – Elzbieta GLADYS
Patricia ROUSSET – AngĂ©line BERNARDI
ALTOS Kathleen MONPERTUIS – Claire CHABERT
Fabrice PLANCHAT – Tomoko ONO
VIOLONCELLES Alexandre PÉRONNY – Camille RICHAUD – Anne-Laure BARBARIN
CONTREBASSES Daniel GRIMONPREZ – Emmanuel JARROUSSE
FLÛTES Marie-Pierre GLANOWSKI – Sylvaine DROUET
HAUTBOIS Anne-Laure MOINDREAU – Willy BOUCHE
CLARINETTES Philippe TRILLAT – Magali BROSSE
BASSONS Julie CARLES – Catherine JAMBON
TROMPETTES Daniel PILLITTERI – Christophe PEREIRA
CORS Benjamin IMBAUD – Marie-Pierre BERNAD – BĂ©nĂ©dicte ROUSSEL
TIMBALES RĂ©mi AURINE-BELLOC


 

Un article dans INFO magazine

Article INFO Beethoven...issimo


Planchat, luthier Clermont Musique

Bizet-Chabrier

Est-ce que les anniversaires qui concernent les compositeurs ont une véritable importance ?
Si cela permet de les redĂ©couvrir ou de leur redonner la place qu’ils mĂ©ritent, alors allons-y ! CĂ©lĂ©brons Chabrier !
Vilain petit canard de la musique française du XIXĂšme siĂšcle, le « bouffon » autodidacte, comme il aimait se qualifier lui-mĂȘme, et qui se hisse Ă  la hauteur d’un grand wagnĂ©riste français, devient l’exemple et la source d’inspiration de compositeurs tels que Debussy, Ravel ou Poulenc. Ces trois-lĂ  l’ont considĂ©rĂ© comme celui qui avait ouvert la voie Ă  la musique moderne…
Pour ceux d’entre vous, qui cultivent la curiositĂ© et qui aiment les dĂ©couvertes, il ne faut surtout pas rater la confĂ©rence de FrĂ©dĂ©ric Gagneux « d’Ambert Ă  Bayreuth », qui vous fera parcourir l’Ă©tonnant voyage musical et artistique de ce cher Chabrier.
Quant Ă  Bizet, comment expliquer que, quelques mois avant sa mort, les premiĂšres reprĂ©sentations de sa Carmen ont Ă©tĂ© un Ă©chec cuisant, et qu’il soit devenu l’opĂ©ra le plus jouĂ© au monde ! Peut-ĂȘtre qu’au dĂ©but les moeurs ont prĂ©valu sur la musique…
Le fait est que deux compositeurs français sont allĂ©s chercher leur inspiration ailleurs, dans l’Ă©tranger proche mais en mĂȘme temps si diffĂ©rent. L’un en allant sur place directement, l’autre par la connaissance de partitions ou des airs qui traversaient la frontiĂšre. Ils ont en commun de s’ĂȘtre affirmĂ©s Ă  travers des rythmes venus d’ailleurs. Le rĂȘve d’autres horizons, le goĂ»t de l’exotisme, des couleurs contrastĂ©es, des danses voluptueuses, des rythmes ensorcelĂ©s, des brumes du nord, et aussi de la mythologie. Mais tout cela Ă  la maniĂšre française, c’est-Ă -dire avec une pincĂ©e d’Ă©lĂ©gance, de finesse, et de lĂ©gĂšretĂ©.
Pablo Pavon

 


Le concert

DIMANCHE 30 NOVEMBRE – 17 h
MAISON DE LA CULTURE DE CLERMONT-FERRAND
Salle Jean Cocteau
« Destins et Fatalité »
—————– Emmanuel Chabrier —————-
España, pour orchestre
Le Roi malgré lui, 3 danses pour orchestre
La Sulamite, oratorio
Catherine Manandaza, soprano
Choeur de femmes Musica Mediante
Sinfonia Metropole Orchestre
—————– Georges Bizet —————–
Carmen, extraits
Catherine Manandaza, soprano
Choeurs Musica Mediante et Madrigal
Choeur d’enfants de l’Ă©cole Ferdinand Buisson
Sinfonia Metropole Orchestre
Pablo Pavon, direction musicale


Les Ɠuvres jouĂ©es

ESPAÑA est une rhapsodie Ă©crite d’abord pour piano, puis pour orchestre en 1883, Ă  la suite du sĂ©jour de Chabrier en Espagne en 1882 ; le compositeur y fut enthousiasmĂ© par la musique espagnole et andalouse qui inspira cette oeuvre, ses mĂ©lodies, ses rythmes et son style.
Elle dĂ©bute par une introduction qui imite les notes grattĂ©es d’une guitare, puis se dĂ©veloppe Ă  travers des thĂšmes variĂ©s et alternĂ©s, tantĂŽt euphoriques, tantĂŽt lyriques, tantĂŽt trĂšs rythmĂ©s, qui mettent en valeur tous les instruments de l’orchestre, notamment violons et cuivres, en particulier le trombone.
DĂšs sa crĂ©ation, elle rencontra un immense succĂšs et rendit cĂ©lĂšbre, du jour au lendemain, le nom d’Emmanuel Chabrier qui avait souhaitĂ© « voir tout le monde s’embrasser chaque fois que ce morceau finit ! ».
LE ROI MALGRÉ LUI est un opĂ©ra-comique en trois actes crĂ©Ă© en 1887. Alliant la farce cocasse au lyrisme, conformĂ©ment au gĂ©nie de Chabrier, cette oeuvre raconte comment, au XVIĂšme siĂšcle, Ă  Cracovie, le futur roi de France Henri III de Valois, Ă©lu roi de Pologne par l’aristocratie polonaise, refuse de rĂ©gner. Nostalgique de la France, il va jusqu’à comploter contre lui-mĂȘme pour Ă©chapper Ă  son destin et revenir dans son pays natal.
Ravel, Stravinsky, CĂ©sar Franck vantĂšrent les exceptionnelles qualitĂ©s musicales de l’éblouissante partition du compositeur, l’éclat et la richesse de l’orchestration, qui rappelle un peu Berlioz, un peu Rossini

LA SULAMITE est une scĂšne lyrique pour mezzo-soprano, choeur de femmes et orchestre, crĂ©Ă©e en 1885, sur un livret du poĂšte Jean Richepin. La Sulamite est le nom de « la Bien-aimĂ©e », de « l’Épouse » chantĂ©e par Salomon dans le Cantique des cantiques, cĂ©lĂšbre texte biblique. Elle peut symboliser l’humanitĂ© ou l’Eglise dans leurs relations avec Dieu .La Sulamite, d’abord affligĂ©e de l’absence de son bien-aimĂ©, l’appelle, puis le retrouve et le serre amoureusement dans ses bras.
La partition de Chabrier se caractĂ©rise par des harmonies subtiles et des modulations audacieuses qui ont Ă©tĂ© saluĂ©es par Ravel et par Debussy, lequel s’en est inspirĂ© dans certaines de ses oeuvres.
CARMEN, opĂ©ra-comique en quatre actes sur un livret inspirĂ© par une nouvelle de Prosper MĂ©rimĂ©e, est crĂ©Ă© Ă  Paris le 3 mars 1875. Tout en restant dans le cadre de l’opĂ©ra-comique, Bizet transfigure le genre, en y introduisant le tragique et la fatalitĂ©, tout en s’éloignant du « wagnĂ©risme », car comme l’a Ă©crit J.C. Casadesus : « Carmen est l’archĂ©type de ce qui caractĂ©rise l’esprit et le style si particulier de la musique française : clartĂ©, sonoritĂ©s limpides, Ă©lĂ©gance diaphane, suggestion, articulation, lisibilité ».
Pourtant, Ă  l’époque, la critique musicale ne fut pas tendre, le public fut rĂ©servĂ©, et quand Bizet mourut trois mois aprĂšs la crĂ©ation, il Ă©tait persuadĂ© de son Ă©chec. Il est vrai que cet opĂ©ra Ă©tait trĂšs novateur par rapport Ă  la tradition lyrique, et que la figure de Carmen pouvait choquer la mentalitĂ© du public « bourgeois » de l’époque : vĂ©ritable mythe, Ă  la fois victime et sĂ©ductrice, bohĂ©mienne et princesse, Carmen symbolise la libertĂ© de la femme Ă©mancipĂ©e, de la femme moderne.
Heureusement en Europe, aprĂšs la mort de Bizet, la carriĂšre Ă©blouissante de Carmen sera rapide. Le premier triomphe de cette oeuvre a lieu Ă  Vienne. Brahms, enthousiaste, assiste Ă  vingt reprĂ©sentations. Richard Wagner et FrĂ©dĂ©ric Nietzsche furent, entre autres, des admirateurs de cette oeuvre, dont TchaĂŻkovski disait que « d’ici dix ans, Carmen serait l’opĂ©ra le plus cĂ©lĂšbre de toute la planĂšte ». De fait, Carmen est aujourd’hui l’ouvrage lyrique français le plus reprĂ©sentĂ© dans le monde. Et Nietzsche, qui avait rĂ©pudiĂ© les « brumes nordiques » de Wagner d’abord tant admirĂ©, au profit de Bizet « le mĂ©diterranĂ©en », avait vu juste quand il Ă©crivait : « Cette musique de Bizet me paraĂźt parfaite
 Cette musique est cruelle, raffinĂ©e, fataliste : elle demeure quand mĂȘme populaire ».


Les Compositeurs

Emmanuel ChabrierEMMANUEL CHABRIER est nĂ© Ă  Ambert (Puy-de-DĂŽme) en 1841 et nous cĂ©lĂ©brons cette annĂ©e le 120Ăšme anniversaire de sa mort (1894). Il quitta Clermont-Ferrand et l’Auvergne en 1856 pour Paris, mais il gardera toujours le souvenir de sa province natale : « Je rythme ma musique avec mes sabots d’Auvergnat » disait-il. A Paris il suit parallĂšlement des Ă©tudes de droit qui le conduiront Ă  un mĂ©tier de fonctionnaire au ministĂšre de l’IntĂ©rieur jusqu’en 1880, et des Ă©tudes de musique qui feront de lui un compositeur original. Dans ce domaine, c’est Wagner qui fut sa premiĂšre source d’inspiration musicale. Mais il sut relativiser cette influence en s’attachant aussi bien Ă  la musique espagnole qu’aux traditions populaires françaises. Il fut trĂšs marquĂ© aussi par ses amitiĂ©s littĂ©raires comme celle de Verlaine et par la peinture impressionniste, notamment par son ami Manet. Il en retira la conviction que l’on peut traiter de façon neuve et Ă©lĂ©gante des sujets apparemment « vulgaires » (comme les animaux de basse-cour, dans sa Ballade des gros dindons) pour peu qu’on y apporte clartĂ©, lumiĂšre, lĂ©gĂšretĂ© et fluiditĂ©.
Son oeuvre s’écarte des « canons » de la tradition romantique « sĂ©rieuse » ; pas de symphonies ni de sonates, mais des oeuvres souvent plus courtes et d’apparence plus lĂ©gĂšre : piĂšces pour piano, son instrument de prĂ©dilection, comme La BourrĂ©e fantasque, de la musique d’orchestre comme España et La Joyeuse marche, de la musique vocale (lieder, arrangements de chansons folkloriques, La Sulamite), des opĂ©ras, parfois tragiques comme Gwendoline, d’inspiration wagnĂ©rienne, mais le plus souvent Ă  connotation souvent comique (Le Roi malgrĂ© lui) et de type opĂ©rette.
Cette oeuvre peut dĂ©router et a parfois Ă©tĂ© mal comprise, jugĂ©e tantĂŽt trop lĂ©gĂšre, tantĂŽt trop savante, par ses audaces rythmiques et harmoniques. C’était un personnage et un compositeur cocasse et drĂŽle, plus prĂšs d’Offenbach que de Wagner, mais son gĂ©nie peut se mesurer aux musiciens qu’il a influencĂ©s et inspirĂ©s : d’AlbĂ©niz Ă  Debussy, de Richard Strauss Ă  Ravel et Poulenc.

Georges BizetGEORGES BIZET, nĂ© Ă  Paris en 1838 dans une famille de musiciens, rĂ©vĂšle trĂšs tĂŽt des dons musicaux exceptionnels qui lui permettent d’entrer dĂšs l’ñge de 9 ans au Conservatoire pour travailler le piano, l’orgue et la composition. Grand admirateur de Wagner, il compose Ă  17 ans une premiĂšre symphonie, puis une opĂ©rette et en 1857 une Cantate (Clovis et Clotilde) qui lui vaut le Grand Prix de Rome et un sĂ©jour de trois ans Ă  la Villa MĂ©dicis. Il en profite pour dĂ©couvrir l’Italie, pour se cultiver et pour composer des oeuvres lyriques et symphoniques novatrices.
De retour Ă  Paris, il crĂ©e des opĂ©ras, des oeuvres pour piano, instrument pour lequel sa virtuositĂ© lui vaut l’admiration de Berlioz et de Liszt. Mais le public n’est pas toujours au rendez-vous et il se trouve dans une situation matĂ©rielle souvent difficile, ce qui l’oblige Ă  multiplier les travaux « alimentaires » sous forme de leçons de piano et de transcriptions pour piano des grandes oeuvres du rĂ©pertoire romantique. Son mariage en 1869 n’apporte pas Ă  sa vie privĂ©e la sĂ©rĂ©nitĂ© dont il avait besoin. En 1874, l’opĂ©ra L’ArlĂ©sienne conquiert difficilement son public, de mĂȘme que Carmen qu’il crĂ©e en 1875, trois mois avant de mourir subitement d’une crise cardiaque Ă  l’ñge de 37 ans.
Son oeuvre, trĂšs prometteuse et si prĂ©maturĂ©ment achevĂ©e, se compose surtout de musique lyrique (Le PĂȘcheur de perles, la Jolie fille de Perth, Carmen
), mais comporte aussi de la musique pour orchestre (symphonies, ouvertures, suites), des piĂšces pour piano (Jeux d’enfants Ă  quatre mains, Nocturnes
.), de la musique chorale, des mĂ©lodies 

Bizet est un grand et populaire musicien français du XIX° siĂšcle entre Berlioz et Debussy, et on a pu dire que sa mort prĂ©maturĂ©e est « le plus grand malheur arrivĂ© Ă  la musique française » (H.Barraud). Mais cette oeuvre, d’abord controversĂ©e, a Ă©tĂ© peu Ă  peu reconnue Ă  sa juste valeur, notamment grĂące Ă  Carmen, par un large public international, Ă  la fois pour sa subtilitĂ© savante et pour son Ă©lĂ©gance et sa limpiditĂ©.


Conférence

FREDERIC GAGNEUX – Docteur en littĂ©rature et civilisation françaises, FrĂ©dĂ©ric Gagneux est un spĂ©cialiste du wagnĂ©risme et ses recherches concernent principalement le lien entre la musique et la littĂ©rature.
Il a soutenu sa thĂšse, AndrĂ© SuarĂšs et le wagnĂ©risme, Ă  l’UniversitĂ© de la Sorbonne-Paris IV en 2006. ChargĂ© de cours Ă  l’UniversitĂ© Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, il enseigne la dramaturgie lyrique des opĂ©ras italiens et allemands du XIXĂšme siĂšcle Ă  travers les grandes figures de Giuseppe Verdi et de Richard Wagner.
Il a publiĂ© AndrĂ© SuarĂšs et le wagnĂ©risme aux Ă©ditions Classiques Garnier (2009) et a participĂ© Ă  la rĂ©daction du Dictionnaire encyclopĂ©dique Richard Wagner paru aux Editions Actes Sud en 2010 (Prix du meilleur livre sur la musique 2010). Dans le cadre de l’Observatoire de la vie littĂ©raire (OBVIL), laboratoire d’étude dĂ©pendant de l’UniversitĂ© de la Sorbonne, il a publiĂ© une version critique en ligne de La revue wagnĂ©rienne, parue entre 1885 et 1888.
RĂ©cemment, il a participĂ© au colloque Louis Jou (Baux de Provence, 2012) et au colloque AndrĂ© SuarĂšs (Sorbonne 2013) dont la publication est prĂ©vue aux Ă©ditions Classiques Garnier. Il est Ă©galement membre de l’AcadĂ©mie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand


InterprĂšte soliste

Catherine ManandazaCATHERINE MANANDAZA – soprano – D’origine malgache, elle se produit sur les scĂšnes françaises et internationales dans un rĂ©pertoire lyrique Ă©clectique. A l’OpĂ©ra du Rhin avec C. Rousset et les Talens Lyriques dans Il Mercato di Malmantile, oeuvre de D. Cimarosa oĂč elle chante l’un des principaux rĂŽles fĂ©minins, la Contesse Giacinta. Elle est invitĂ©e pour la rĂ©ouverture de l’OpĂ©ra d’Alger et interprĂšte les hĂ©roĂŻnes mozartiennes sous la direction d’A. Kouider : Fiordiligi, Donna Anna, La Contesse des Noces de Figaro qu’elle a interprĂ©tĂ©e aussi Ă  L’OpĂ©ra de Damas sous la direction de J. Kalmar. La ville de Xiamen (Chine) l’a conviĂ©e Ă  donner un grand rĂ©cital lyrique avec l’orchestre Symphonique du mĂȘme nom sur le thĂšme des hĂ©roĂŻnes de Puccini. SollicitĂ©e par J-F Zygel, elle donne Les PoĂšmes pour Mi d’O. Messiaen au ThĂ©Ăątre du ChĂątelet Ă  Paris. Sa voix aussi idĂ©ale pour servir des compositeurs comme Verdi et Puccini l’amĂšnera Ă  incarner LĂ©onore du TrouvĂšre sous la baguette de M. Lebel Ă  la salle Gaveau, Tosca plusieurs fois notamment Ă  la Salle des 3ooo Ă  Lyon avec P. Fournier, Traviata au Palais de L’Unesco Ă  Paris, AĂŻda sous la direction de A Chevtchouk (Salle 3000 Ă  Lyon), Santuzza (Cavalliera Rusticana) Ă  Tours. Catherine Manandaza vient de se produire en rĂ©cital Ă  l’OpĂ©ra d’Alger avec l’Orchestre Symphonique dirigĂ© par A. Kouider Ă  l’occasion de la 6Ăšme Ă©dition du Festival International de musique classique d’Alger et en concert Ă©galement au festival Piano Folies avec l’orchestre de la Nouvelle Europe dirigĂ© par N. Krauze. Elle affectionne aussi la musique sacrĂ©e qu’elle chante rĂ©guliĂšrement dans les grandes Ă©glises parisiennes et dans toute la France : Le Requiem de Verdi notamment Ă  Notre Dame, Ă  La Madeleine, au festival d’Art sacrĂ© de Lourdes sous la baguette de S. Cardon et de Y. Parmentier Ă  la CathĂ©drale du Mans, Ă  l’amphithĂ©Ăątre de Lyon avec A. GuĂ©rinot, le Stabat Mater de Dvorak sous la direction T. PĂ©lycan au ThĂ©Ăątre de CompiĂšgne.


Le SINFONIA METROPOLE ORCHESTRE

Composition de l’orchestre
Créé en 1995, cet orchestre à dimensions variables possÚde un répertoire trÚs étendu : des oeuvres pour choeur, solistes et orchestre : Requiem de Mozart, de Verdi, de Fauré, Messie de Haendel, Passion selon St Matthieu et selon St Jean, Messe en si mineur et Oratorios de Bach, The Fairy Queen de Purcell, Stabat Mater de Rossini, de Dvorak, etc ; des oeuvres pour orchestre à cordes, et orchestre symphonique : de Haendel à Bartok, Barber et Hindemith, de concertos de Mozart à Rodrigo en passant par Tchaïkovski et Bruch, de symphonies de Haydn, Mozart et Beethoven aux musiques symphoniques de Wagner en passant par Mendelssohn, Schubert et Brahms.
Des solistes, tels que Gilles Apap ou Gordan Nikolitch, ont collaborĂ© avec cet ensemble. Il a participĂ© Ă  de nombreux festivals : « Festival de Musique SacrĂ©e de Saint-Malo », « Bach en Combrailles », « Saint Julien de Brioude », « Rencontres Musicales des Monts-Dore », « Musicales d’Issoire », « Festival Les Meltiques de Montferrand ». Il se compose de musiciens professionnels et de professeurs des Ă©coles de musique et du Conservatoire Ă  rayonnement rĂ©gional de Clermont-Ferrand. Il est devenu un acteur culturel incontournable dans la rĂ©gion Auvergne

Participent Ă  ce concert
VIOLONS 1 HiroĂ© SCHMIDT – Vincent BARDY – Françoise BONGIRAUD
Nicole CHANEL – François DRAGON – Aude BERNARD
VIOLONS 2 Laurence ALLÉE – Annick FORGANAND – Blaise POURREYRON Patricia ROUSSET – HĂ©lĂšne CANTAT
ALTOS Kathleen MONPERTUIS – Tomoko ONO – Nathalie CHAMBÉRY
Fabrice PLANCHAT
VIOLONCELLES Alexandre PÉRONNY – Camille RICHAUD – Anne-Laure BARBARIN
CONTREBASSES Daniel GRIMONPREZ – Emmanuel JARROUSSE
FLÛTES Marie-Pierre GLANOWSKI – OphĂ©lie BERBAIN
HAUTBOIS Yves CAUTRES – Willy BOUCHE
CLARINETTES Philippe TRILLAT – Magali BROSSE – Catherine CARTIER
CORS Fabrice SCHRIKE – Alexandre FAUROUX – Benjamin IMBAUD
Marie-Pierre BERNAD
TROMPETTES Daniel PILLITTERI – Nicolas REIGNERON
TROMBONES Jean-Luc JAFFEUX – Guillaume CARDOT – Claude CHATARD
PERCUSSIONS Attilio TERLIZZI – Daniel MURAT – Juliette WATINE
Joseph ROBERT – Samuel DELLA GIUSTINA


Autour de CARMEN, avec la collaboration de 

La CHORALE MADRIGAL

Ce sont les directeurs successifs de l’école de musique de Thiers qui prendront d’abord en charge la chorale crĂ©Ă©e en 1975. Daniel Meier jusqu’en 1979 puis Georges Guillot jusqu’en 1993 auront Ă  coeur de faire vivre Ă  Thiers un ensemble de qualitĂ© capable de prĂ©senter un rĂ©pertoire classique, Ă©ventuellement avec orchestre. Le Requiem de FaurĂ©, le Magnificat de Bach, le Gloria de Vivaldi, la Messe allemande de Schubert, ont Ă©tĂ© donnĂ©s au cours de cette pĂ©riode. C’est aussi en 1979 que la chorale devient associative et prend le nom de Madrigal. Parmi un rĂ©pertoire aussi vaste que variĂ©, citons les Liebeslieder de Brahms, ainsi que de grandes rĂ©alisations rĂ©gionales en coopĂ©ration avec des chorales clermontoises : Alexandre Nevski, Carmina Burana

Depuis 1994, Madrigal est dirigĂ©e par Olivier Ceroni, professeur de chant au Conservatoire Georges Guillot. La chorale devient Ă  nouveau une classe de l’école de musique. Tout en poursuivant des rĂ©alisations ambitieuses (Cantates 136 et 140 de Bach, Messe de minuit de Charpentier, Nisi Dominus et Le Messie de Haendel, Requiem de DuruflĂ©, Magnificat de Vivaldi et bien d’autres), la chorale dĂ©veloppe un travail de fond sur des piĂšces musicales de dimension plus modeste mais appartenant toujours au grand rĂ©pertoire : Brahms, Poulenc, Bach, Bruckner, Purcell
 Plus rĂ©cemment la Chorale Madrigal a initiĂ© un partenariat avec Musica Mediante qui lui a permis de produire le Requiem de Mozart en 2006, le Requiem de Verdi en 2007, la NeuviĂšme symphonie de Beethoven en 2009. Die erste Walpurgisnacht de Mendelssohn vient allonger cette sĂ©rie en 2011. Une collaboration avec le Conservatoire de Vichy a permis en 2012 d’aborder une nouvelle fois le Gloria de Vivaldi.
Aujourd’hui, toujours dirigĂ©e par Olivier Ceroni, la chorale Madrigal comporte une cinquantaine de chanteurs. Une rĂ©pĂ©tition de deux heures chaque mardi permet au groupe de fonctionner dans de bonnes conditions. Toujours Ă  la recherche de nouvelles voix dans tous les pupitres, la chorale est bien sĂ»r toujours ouverte Ă  toutes et tous, sans exigence musicale particuliĂšre. En contrepartie, l’appartenance au groupe sous-entend l’assiduitĂ© aux rĂ©pĂ©titions et la participation aux concerts de l’annĂ©e.


Le CHOEUR D’ENFANTS

Le choeur des enfants de l’Ă©cole Ferdinand Buisson de Clermont-Ferrand est constituĂ© des 26 Ă©lĂšves de la classe de CM2 de Mme Joyaux. Ils font de la musique dans le cadre scolaire depuis l’Ăąge de 5 ans avec M. Jean-Yves Touratier, musicien intervenant en milieu scolaire du Conservatoire Ă  Rayonnement RĂ©gional de Clermont-Ferrand.
Ils ont ainsi pu participer à la fresque musicale Enfance Violence Exil avec le jeune orchestre symphonique du Conservatoire Emmanuel Chabrier le 20 Novembre 2013 à la Maison de la Culture, sous la direction de Christian Cailliéret.
Dans le cadre du projet scolaire de cette annĂ©e, les enfants vont travailler sur l’opĂ©ra en mettant sur pied une adaptation thĂ©Ăątrale et musicale de Tistou les pouces verts (roman de Maurice Druon) ; c’est donc trĂšs naturellement qu’ils ont rĂ©pondu positivement Ă  la proposition de Pablo Pavon de participer au concert « Autour de Carmen ».


 

Imprimerie Decombat


 

Petite Messe Solennelle

« Cher Dieu, voici cette pauvre petite Messe. Est-ce de la musique sacrĂ©e ou une sacrĂ©e musique ? Je suis fait pour l’opĂ©ra-bouffe, comme Tu le sais bien. Un peu d’adresse, un peu de coeur, c’est tout. Sois louĂ© et permets-moi d’aller au paradis. G. Rossini. Passy 1863 ».

Aspirant suivre les dĂ©sirs du plus français des compositeurs italiens du XIXĂšme siĂšcle, qui a presque monopolisĂ© pendant des dĂ©cennies les salles parisiennes dĂ©diĂ©es Ă  l’opĂ©ra, Musica Mediante souhaiterait prĂ©senter une interprĂ©tation la plus fidĂšle possible de la « richesse simplissime » de cette oeuvre de la fin de sa vie.

MĂ©lange de styles (Palestrina, Bach, opĂ©ra rossinien), rĂ©duction au strict minimum de l’instrumentation, profondeur expressive, dĂ©ferlement ironique, accablement sĂ©rieux, rire moqueur au coin de l’oeil, multiples diversitĂ©s mais contrĂŽle des formes et Ă©quilibre de la structure, lĂ©gĂšretĂ© des mĂ©lodies, joyeuse lumiĂšre du style « scolaire » de la musique d’Ă©glise : tout cela, et encore plus, font de cette piĂšce un des hĂ©ritages les plus extravagants en matiĂšre musicale.

AprĂšs plus de trente ans d’un dĂ©sert crĂ©atif, le gĂ©nie rossinien se rĂ©veille Ă  71 ans dans une pointe cyclothymique telle une mandragore dĂ©ployant son feuillage et montrant ses racines dans une mixture de savants dosages et de luxuriante expression.

Finalement, le choix de l’accordĂ©on (le piano du pauvre) vient appuyer la citation de Rossini, et nous rappeler que la belle musique est aussi le souffle fait instrument.

Pablo Pavon

 

Le concert a Ă©tĂ© jouĂ© le 19 avril 2014, Ă  l’OpĂ©ra de Clermont-Ferrand


Opéra-Théùtre de Clermont-Ferrand
Samedi 19 avril 2014 – 20H
Petite Messe Solennelle
Gioacchino Rossini
Pour solistes, choeur, piano et accordéon
Catherine Manandaza soprano
Catherine Cardin mezzo
Patrick Garayt ténor
Patrick Vilet baryton
Choeur Musica Mediante
Sabrina Barthe, piano
Félicien Brut, accordéon
Pablo Pavon, direction musicale


GIOACCHINO ROSSINI 1792 – 1868

Gioacchino RossiniNĂ© en 1792, en Italie du Nord, Rossini vĂ©cut dans une Ă©poque troublĂ©e, marquĂ©e notamment par les rĂ©volutions de 1830 et 1848. Accompagnant les tournĂ©es et la vie errante de ses parents dans une ambiance d’opĂ©ras forains, entre une mĂšre chanteuse et un pĂšre corniste, par ailleurs fervent rĂ©publicain et donc persĂ©cutĂ© par le pouvoir autrichien, le jeune Gioacchino ne reçut pas d’éducation musicale trĂšs approfondie. Mais, trĂšs douĂ© pour le chant et la musique, il sait vite jouer du violon et compose Ă  12 ans Six sonates pour instruments Ă  cordes, tĂ©moignant d’une maturitĂ© musicale trĂšs prĂ©coce. A 14 ans, il rĂ©alise son premier opĂ©ra. Une fois terminĂ©es ses annĂ©es d’apprentissage musical au lycĂ©e de Bologne, et pour nourrir sa famille, le jeune Rossini part Ă  la conquĂȘte de son public en donnant la prioritĂ© Ă  la composition d’opĂ©ras, comiques (opĂ©ras-bouffas) ou « sĂ©rieux ».

De 1810 Ă  1815, il conquiert le public de l’Italie du Nord (Venise, Bologne, Milan), tout en imposant, non sans mal, face au culte traditionnel de la pure virtuositĂ© vocale des chanteurs, le souci d’une orchestration riche, inspirĂ©e des oeuvres de Mozart et de Haydn, par exemple dans TancrĂšde et L’Italienne Ă  Alger. Le jeune maestro s’installe ensuite Ă  Naples (1815-1821) d’oĂč il va gagner l’enthousiasme du public de Rome et de l’Italie du Sud, grĂące notamment au Barbier de SĂ©ville et Ă  La Cenerentola, qui aprĂšs une premiĂšre reprĂ©sentation mal accueillie, conquiĂšrent un vaste public.

C’est ensuite l’Europe qui le rĂ©clame et le fĂȘte (1822-1830). Il est invitĂ© Ă  Vienne, oĂč il rencontre le vieux Beethoven, Ă  Londres et surtout Ă  Paris oĂč il dĂ©cide de vivre, et oĂč il prend la direction du ThĂ©Ăątre Italien Partout le public, mais aussi les cours royales manifestent un engouement enthousiaste Ă  son Ă©gard. En France, toujours trĂšs opportuniste sur le plan politique, il cĂ©lĂšbre le sacre du roi Charles X, dans son opĂ©ra Le voyage Ă  Reims, tout en nĂ©gociant Ăąprement en 1829 une rente Ă  vie, qu’il n’obtient qu’en menaçant de ne pas achever son 40Ăšme opĂ©ra Guillaume Tell ! Ainsi liĂ© Ă  Charles X, il « tombe » avec lui un an plus tard : c’est la rĂ©volution de 1830, qui le renvoie en Italie. C’est un tournant capital dans sa vie : Ă  38 ans, il dĂ©cide de prendre une sorte de retraite anticipĂ©e : il n’écrira plus d’opĂ©ra. Est-ce lĂ  l’effet de sa lĂ©gendaire « paresse » ou de l’hostilitĂ© d’une partie du public parisien ou bien le sentiment d’avoir atteint l’apogĂ©e de son art ? Mais cela ne l’empĂȘche pas de composer encore des oeuvres vocales, instrumentales ou religieuses, notamment le cĂ©lĂšbre Stabat Mater (1831-1842).

Cette retraite est troublĂ©e par les RĂ©volutions de 1848 : il est chassĂ© de Bologne, pour sa collusion avec les monarchies d’Autriche et de France. C’est finalement Ă  Passy, prĂšs Paris qu’il revient en 1855, et vit entre tendances dĂ©pressives et goĂ»ts Ă©picuriens, la derniĂšre partie de sa vie. Elle fut riche en fĂȘtes et en rencontres, notamment avec Wagner et Verdi, mais aussi en compositions variĂ©es notamment ses PĂ©chĂ©s de ma vieillesse » oeuvres instrumentales et vocales, et sa Petite Messe solennelle. Sa mort, en 1868, provoque un Ă©vĂšnement musical, car c’est pour honorer sa mĂ©moire que Verdi lance la composition de ce qui deviendra son cĂ©lĂšbre Requiem.

B. Dumoulin


LA PETITE MESSE SOLENNELLE

Rossini a composĂ© cette oeuvre singuliĂšre pour quatre solistes, choeur mixte, piano et harmonium, dans les derniĂšres annĂ©es de sa vie, en 1863, Ă  Passy prĂšs de Paris, oĂč il Ă©tait installĂ© depuis une dizaine d’annĂ©es. A la fois puissante et douce, la petite messe est remarquable, tant le compositeur rĂ©ussit Ă  se saisir d’un genre dont il s’approprie les codes pour rĂ©diger une oeuvre profonde et brillante. On y trouve des inspirations d’origines diverses, venues de Palestrina et de Bach, mais aussi de Chopin et Berlioz qu’il dĂ©couvre Ă  Paris, tout en gardant les traces de l’opĂ©ra italien et du Bel Canto.

Mais cette oeuvre qu’il qualifie ironiquement de « petite » – elle dure quand mĂȘme plus d’une heure – et qu’il a voulu modeste dans cette version d’origine, puisque sans orchestre, (Rossini en fit toutefois en 1867 une version orchestrale) est en fait un vĂ©ritable testament musical. Par-delĂ  le respect de la tradition de musique sacrĂ©e, avec les diverses parties traditionnelles du Kyrie Ă  l’Agnus Dei, s’affirme une audace inventive tournĂ©e vers la modernitĂ© par des harmonies et des rythmes novateurs, ce qui peut expliquer l’accueil mitigĂ© qu’à sa crĂ©ation reçut cette oeuvre, qui d’ailleurs ne fut donnĂ©e qu’une fois du vivant du compositeur.

En achevant cette composition, il rĂ©digeait cette dĂ©dicace malicieusement adressĂ©e Ă  Dieu : « Bon Dieu, la voilĂ  terminĂ©e cette pauvre petite messe ! Est-ce bien de la musique sacrĂ©e que je viens de faire ou de la sacrĂ©e musique ? J’étais nĂ© pour l’opĂ©ra-bouffa, tu le sais bien ! Un peu de science, un peu de coeur, tout est lĂ . Sois donc bĂ©ni et accorde moi le Paradis ». Il n’est pas sans intĂ©rĂȘt de lire aussi le texte pittoresque Ă©crit de la main de Rossini pour dĂ©crire « sa messe » dans sa version initiale : « Douze chanteurs de trois sexes : hommes, femmes et castrats, seront suffisants pour son exĂ©cution, savoir huit pour les choeurs, quatre pour les solos; total douze chĂ©rubins. Bon Dieu, pardonne-moi le rapprochement suivant, douze aussi sont les apĂŽtres dans le cĂ©lĂšbre coup de mĂąchoire peint Ă  fresque par LĂ©onard dit La CĂšne, qui le croirait ? Il y a parmi les disciples ceux qui prennent de fausses notes ! Seigneur, rassure toi, j’affirme qu’il n’y aura pas de Judas Ă  mon dĂ©jeuner et que les miens chanteront juste « con amore » tes louanges et cette petite composition, qui est hĂ©las, le dernier pĂ©chĂ© mortel de ma vieillesse».

B.Dumoulin

 


Les interprĂštes solistes

Sabrina BartheSABRINA BARTHE – piano – Pratiquement autodidacte, Sabrina Barthe commence le piano Ă  l’Ăąge de 4 ans Ă  l’Ă©coute de la discothĂšque familiale. Ce n’est que vers 15 ans qu’elle profite de l’enseignement de quelques grands solistes comme Cetrak, EugĂšne Indjic ou Jean-Jacques Kantorow pour la musique de chambre lors de masterclass. En Auvergne depuis 25 ans, oĂč elle enseigne le piano au CRD de Thiers, elle donne de nombreux concerts de musique de chambre dans diverses formations, allant de la sonate au sextuor, des duos avec chanteurs, en rĂ©cital et avec orchestre, notamment dans les concertos de Schumann, Beethoven Ravel ou Mozart. Elle est invitĂ©e dans de nombreux festivals et pratique Ă©galement le clavecin en orchestre ou en petites formations.

Son rĂ©pertoire va du XVIĂšme siĂšcle Ă  nos jours, elle a crĂ©Ă© des oeuvres Ă©crites pour elle lors de festivals de musique contemporaine. Sa programmation est riche et variĂ©e : duos et trios avec piano, rĂ©citals avec chanteurs, accompagnement de chorale, musique ancienne, rĂ©citals et concertos
 Fin 2013 on a pu l’entendre dans le concerto en sol de Ravel.

Felicien Brut AccordeonFELICIEN BRUT – accordĂ©on – NĂ© en 1986, FĂ©licien dĂ©couvre dĂšs son plus jeune Ăąge l’accordĂ©on grĂące Ă  son oncle, accordĂ©oniste amateur. TrĂšs vite le jeune garçon rĂ©vĂšle une passion pour le piano Ă  bretelles et en 1994 il reçoit ses premiers cours d’un jeune professeur de la rĂ©gion, Pierre Garnier. Avec l’ouverture prĂšs de chez lui du Centre National et International de Musique et d’AccordĂ©on, FĂ©licien va faire deux rencontres dĂ©cisives : Jacques Mornet et Nathalie Boucheix. Ces deux pĂ©dagogues parviennent en quelques mois Ă  le hisser au plus haut niveau.

TrĂšs vite, il participe Ă  quelques concours nationaux comme la premiĂšre Ă©dition du trophĂ©e Alain Musichini, le Grand Prix de Montrond les Bains ou le TrophĂ©e de la ville du Teit. DĂšs 2001, il est sĂ©lectionnĂ© pour reprĂ©senter la France au sein des grands concours internationaux. En 2007, il rĂ©alise un triplĂ© historique en remportant successivement le Concours International de Klingenthal en Allemagne, celui de Castelfidardo en Italie et le TrophĂ©e Mondial d’AccordĂ©on en Russie. C’est ainsi qu’il est devenu une des valeurs sĂ»res de la jeune gĂ©nĂ©ration d’accordĂ©onistes.

FĂ©licien Brut est restĂ© trĂšs attachĂ© au bal. Il est Ă  l’affiche chaque annĂ©e de nombreux galas et devient en 2005 l’accordĂ©oniste du fameux orchestre « Les Copains », dirigĂ© par Jacques Plaforet. En 2007, il prend la dĂ©cision de crĂ©er sa propre formation, l’orchestre « FĂ©licien Brut – Le Trio » qui s’Ă©largit en 2012 avec six Ă©lĂ©ments sur scĂšne (accordĂ©on, clavier, batterie, trompette, saxophone, trombone) pour devenir l’orchestre « FĂ©licien Brut – Grande Formation ». Cette mĂȘme annĂ©e il crĂ©e un ensemble de musique de chambre : le Trio Piazzango. Avec Anne-Laure Montagne (piano) et Jean Brisso (violon) il revisite le rĂ©pertoire et rend hommage au maĂźtre absolu du tango Astor Piazzolla.

DiplĂŽmĂ© d’Etat, passionnĂ© par la pĂ©dagogie, il enseigne l’accordĂ©on de 2009 Ă  2012 au sein du Conservatoire de Libourne (33). En janvier 2013, il devient professeur au sein du Conservatoire DĂ©partemental de Musique, de Danse et d’Art Dramatique de ChĂąteauroux (36).

Catherine Manandaza Soprano CATHERINE MANANDAZA – soprano – D’origine malgache, Catherine Manandaza se produit sur les scĂšnes françaises et internationales dans un rĂ©pertoire Ă©clectique. A l’OpĂ©ra du Rhin, elle chante l’un des principaux rĂŽles fĂ©minins (Contessa Giacinta) dans Il Mercato di Malmantile de Cimarosa, avec C. Rousset et les Talents Lyriques. Elle est invitĂ©e pour la rĂ©ouverture de l’OpĂ©ra d’Alger oĂč elle interprĂšte les hĂ©roĂŻnes mozartiennes comme Fiordilgi, Donna Anna ou la Contessa des Noces de Figaro, sous la direction de A. Kouider. Elle reprendra ce dernier rĂŽle Ă  l’OpĂ©ra de Damas sous la direction de J. Kalmar. La ville de Xia Men en Chine l’a conviĂ©e Ă  donner un grand rĂ©cital lyrique avec l’orchestre symphonique du mĂȘme nom.

SollicitĂ©e par Jean-François Zygel, elle interprĂšte Les PoĂšmes pour Mi d’Olivier Messian au ThĂ©Ăątre du ChĂątelet Ă  Paris. Sa voix est aussi idĂ©ale pour servir des compositeurs comme Verdi et Puccini. Elle a incarnĂ© LĂ©onore dans le TrouvĂšre sous la baguette de M. Lebel Ă  la Salle Gaveau, Tosca qu’elle a chantĂ©e souvent, notamment Ă  la Salle des 3000 Ă  Lyon avec P. Fournier, la Traviata au Palais de l’UNESCO Ă  Paris.

Elle affectionne aussi la musique sacrĂ©e qu’elle chante rĂ©guliĂšrement dans les grandes Ă©glises parisiennes et dans toute la France : le Requiem de Verdi (Notre-Dame et La Madeleine) avec les chefs S. Cardon (Festival d’art sacrĂ© de Lourdes) et Y. Parmentier (CathĂ©drale du Mans), le Stabat mater de Dvorak, sous la direction de T. PĂ©lycan au ThĂ©Ăątre ImpĂ©rial de CompiĂšgne.

Catherine Manandaza donne réguliÚrement des récitals à Paris avec son partenaire le pianiste P. AlÚgre. Parmi ces prochains engagements, on peut citer les Quatre derniers lieder de Richard Strauss et Aïda de Verdi.

Catherine Cardin MezzoCATHERINE CARDIN – mezzo – Professeur d’Art Lyrique au Conservatoire de Courbevoie, elle est aussi pianiste et professeur d’Education Musicale. EncouragĂ©e dans le travail du chant par Arthur Oldham, chef du Choeur de l’Orchestre de Paris, elle devient l’Ă©lĂšve de Maria Gracia Dilluvio, puis de Marguerite Pifteau, avant de se perfectionner auprĂšs de Gabriel Bacquier, AndrĂ©a Guiot, RĂ©gine Crespin…

Elle dĂ©bute sa carriĂšre de soliste avec l’oratorio dans le cadre des grands concerts parisiens, se distinguant dans tous les rĂ©pertoires, de Carissimi Ă  Messiaen, et donne de remarquables interprĂ©tations du Requiem de Verdi, saluĂ©es par la critique Ă  Cannes. Elle incarne Ă©galement OrphĂ©e, Dalila et on a pu l’applaudir dans les Dialogues des CarmĂ©lites de Francis Poulenc, avec l’Orchestre National d’Ile de France, ainsi que dans La Vida Breve de Manuel de Falla, et plus rĂ©cemment dans Hansel et Gretel de Humperdinck. Elle s’illustre par ailleurs rĂ©guliĂšrement dans des rĂ©citals et a participĂ© aux Ă©missions d’Eve Ruggieri « Musiques au coeur » ainsi qu’à celle de Jean-Michel Damian sur France Musique consacrĂ©es toutes deux Ă  Manuel Rosenthal. Elle enseigne Ă©galement la technique vocale pour la MaĂźtrise d’Antony et pour le choeur d’enfants « Sotto Voce » dirigĂ© par Scott Alan Prouty et organise des stages et des master class pour les plus grands.

Pour le disque, elle a enregistrĂ© notamment les Requiem de Verdi, Mozart et DuruflĂ©, Les litanies Ă  la Vierge de Monteverdi, et en crĂ©ation mondiale, le Requiem d’Ignaz Pleyel


Patrick Garayt Tenor PATRICK GARAYT – tĂ©nor – AprĂšs des Ă©tudes de piano au Conservatoire de la ville de Valence, Patrick Garayt travaille sa voix dĂšs l’ñge de 18 ans. Commence alors pour ce jeune artiste une brillante carriĂšre qui, menĂ©e avec intelligence et patience, le conduira Ă  chanter dans toute l’Europe, allant mĂȘme jusqu’en Ukraine ou au Paraguay et derniĂšrement Ă  Vilnius (Lituanie) oĂč il interprĂ©ta le rĂŽle de Tamino de La FlĂ»te EnchantĂ©e de Mozart sous la baguette de G. Rinckvicius. Citons sa participation au Festival de la Chaise-Dieu dans la Passion selon Saint Matthieu de Bach avec l’Orchestre d’Auvergne sous la direction d’Arie van Beek, David Penittente de Mozart au Festival d’Automne de Prague, avec l’Orchestre de Chambre de Salzbourg ainsi que le rĂŽle-titre de la Damnation de Faust de Berlioz Ă  Ekaterinbourg en Russie sous la direction de Dmitry Liis (Conductor of the Ural Philarmonic Orchestra). Il a participĂ© aux 19Ăšmes Victoires de la Musique sous la direction de Yoel Levi et l’Orchestre National d’Ile de France.

En mai 2012, il a chantĂ© sous la direction de Andreas Meisner et le New Philharmonie de Westfalen La Terre Promise de J. Massenet. Il vient d’interprĂ©ter Ă  Paris sous la direction Amine Kouider Ă  l’UNESCO le rĂŽle de Turridu de la Cavalleria Rusticana de Pietro Mascagni et Ă  Lyon sous la direction de Philippe Fournier le rĂŽle de Cavaradossi de la Tosca de Giacomo Puccini. Il se produit rĂ©guliĂšrement en rĂ©cital : Victoria Hall de GenĂšve, Grange au lac d’Evian, OpĂ©ra de Vichy, de Vienne et Salzbourg sont ses derniers lieux de concert.

Se produisant dans un rĂ©pertoire exceptionnellement large, Patrick Garayt est l’un des tĂ©nors les plus apprĂ©ciĂ©s pour ses qualitĂ©s musicales et pour sa voix, tout Ă  la fois chaude, agile, souple et puissante. Avec plus de mille cinq cents concerts Ă  son actif, il est difficile de rendre compte d’une carriĂšre dĂ©jĂ  si foisonnante. Il a enregistrĂ© une cinquantaine de CD dont Le Ciel a visitĂ© la Terre, Les plus Beaux Airs de l’OpĂ©ra Français, « le tĂ©nor dans tous ses Ă©clats ». Et derniĂšrement des MĂ©lodies Napolitaines Per la mia dolce fata, sous la direction de Michel Piquemal, Orchestre Pasdeloup et le choeur RĂ©gional d’Ile de France la messe de Caillebotte et La tĂȘte dans les Ă©toiles A la dĂ©couverte des Ave Maria.

Patrick Villet BarythonPATRICK VILET – baryton – Ses Ă©tudes Ă  peine terminĂ©es, dĂšs l’Ăąge de 21 ans, la carriĂšre de soliste de Patrick Vilet se dĂ©veloppe rapidement en France et Ă  l’Ă©tranger, dans les thĂ©Ăątres les plus renommĂ©s : OpĂ©ra de Paris (Offenbach et Messager), Festival d’Aix en Provence (SĂ©miramis avec Montserrat Caballe et Marylin Horn), Salle Pleyel, Maison de Radio France, ThĂ©Ăątre des Champs ElysĂ©es (dans le cadre des Ă©missions Prestige de la Musique de Jean Fontaine). Il chante sous la baguette de chefs prestigieux tels Nello Santi, Manuel Rosenthal, Silvio Varsivo, Charles Duthoit, Eliahu Inbal, Pablo Olmi
 Au ThĂ©Ăątre du ChĂątelet, il chante, entre autres, les Contes d’Hoffmann (A. Arias), Carmen (Escamillo), puis est invitĂ© Ă  Moscou oĂč il chante Zurga des PĂȘcheurs de perles au ThĂ©Ăątre BolchoĂŻ.

A l’OpĂ©ra de Nancy, il obtient un vif succĂšs dans RomĂ©o et Juliette (Mercutio) puis dans LakmĂ© pour son interprĂ©tation de Nilakantha aux cĂŽtĂ©s de Natalie Dessay, et Ă  Paris, Salle Pleyel un trĂšs remarquĂ© Carmina Burana avec Elisabeth Vidal. L’OpĂ©ra de Bonn l’invite pour PellĂ©as et MĂ©lisande et L’Enfance du Christ de Berlioz. A l’OpĂ©ra Royal de Wallonie aux cĂŽtĂ©s de JosĂ© van Dam, il chante L’Homme de la Mancha (spectacle transmis sur Arte) et tourne le film Les Leçons de TĂ©nĂšbres de Marcel Landowski pour France 3 et Arte.

AprĂšs 33 ans de bons et loyaux services, son appĂ©tence pour l’enseignement et un dĂ©sir de vie familiale plus posĂ©e le poussent Ă  reconsidĂ©rer son parcours. Profitant de son expĂ©rience sur nombre de grandes scĂšnes lyriques aux cĂŽtĂ©s d’artistes internationaux reconnus et ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’enseignement des plus illustres maĂźtres de chant, il dĂ©cide Ă  son tour de transmettre avec passion – et Ă  plein temps dĂ©sormais – ce qui lui a Ă©tĂ© donnĂ©.


Propos recueillis auprĂšs des artistes…

Un entretien avec Sabrina Barthe

Sabrina Barthe_2Propos recueillis par B.Dumoulin

Sabrina, que penses-tu de cette « Petite Messe » ?
SB – Cette « Petite Messe » n’est en rien
« petite », ne serait-ce par sa durée et son
inventivité. Rossini explore des styles variés ; il
a des idées incroyables. On navigue chez Bach,
Mozart, dans le « jazz » avant l’heure en passant
par la Renaissance et bien sĂ»r, avant l’heure,
tout chez le malicieux Rossini, avec son
humour, son Ă©nergie. J’ai dĂ©couvert l’oeuvre en
la travaillant Ă  l’occasion de ce concert…. je ne
l’avais jamais Ă©coutĂ©e.
Que t’inspire l’Ă©criture pianistique de Rossini dans
cette oeuvre (oĂč le piano occupe une place
essentielle)?
SB – CĂŽtĂ© pianistique, cela m’a tout d’abord
semblĂ© injouable ! Puis trĂšs difficile. L’oeuvre
étant une série de marches harmoniques, on
se retrouve dans des tonalités dont la lecture
est ardue, du moins pour moi ! Mais comme
dans toutes les piĂšces piano/chant, le texte
guide le jeu, hormis le magnifique « prélude
religieux », piÚce solo et apaisante aprÚs les
deux longues fugues fougueuses.
Quels sont tes prochains projets professionnels ?
SB – Mes projets pour l’annĂ©e Ă  venir sont
variés : quatuor baroque, récital de piano,
récitals de chant avec Patrick Garayt. Re-la
 » Petite Messe « , deux fois un concerto, et les
« Carmina Burana ». C’est bien rempli jusqu’ en
2015 !

Un entretien avec Félicien Brut, accordéoniste de Gilles Péronne

Felicien Brut_2Bonjour FĂ©licien,
Etonnés par ta personnalité et admiratifs
de ton talent qui nous a fait découvrir,
pour beaucoup d’entre nous, un aspect
original de l’accordĂ©on, vĂ©ritable
substitut de l’harmonium, plein de
sensibilité, de finesse et de nuances, donc
nous avons voulu en savoir plus sur ton
personnage.
Alors, qui es-tu FĂ©licien et d’oĂč viens-tu ?
FB – Je viens de Saint Sauves d’Auvergne, je suis un vĂ©ritable
auvergnat ; j’ai grandi ici, fais mes Ă©tudes Ă  Clermont-Ferrand.
J’ai commencĂ© l’accordĂ©on dĂšs l’Ăąge de six ans, avec un professeur
particulier puis Ă  l’Ă©cole de Larodde, spĂ©cialisĂ©e dans l’enseignement
de l’accordĂ©on.
Pourquoi l’accordĂ©on ?
FB – J’ai eu envie d’en jouer trĂšs tĂŽt, Ă  deux ans, car j’avais un oncle qui
jouait un peu d’accordĂ©on, en amateur, et accompagnait les petits
bals musette ; et puis, mes parents qui aimaient beaucoup danser,
m’emmenaient toujours avec eux au bal…. donc au dĂ©part, j’ai fait de
l’accordĂ©on pour faire du musette.
A quel moment as-tu dĂ©cidĂ© d’en devenir musicien professionnel ?
FB – J’ai hĂ©sitĂ© longtemps Ă  en faire mon mĂ©tier… J’ai d’abord passĂ©
mon Bac S Ă  ChamaliĂšres; j’ai fait une annĂ©e de mĂ©decine, une licence
de physique-chimie et finalement j’ai dĂ©cidĂ© d’en faire mon mĂ©tier…..
j’ai gagnĂ© plusieurs concours internationaux… je suis entrĂ© au
conservatoire de Gennevilliers oĂč j’ai passĂ© mon DEM ; ensuite
souhaitant, m’orienter vers l’enseignement, j’ai passĂ© le concours et
fait deux ans Ă  Bordeaux oĂč j’ai passĂ© mon DiplĂŽme d’Ă©tat. J’ai
enseignĂ© deux ans Ă  Libourne et, depuis 2013, j’enseigne au
conservatoire de ChĂąteauroux.

Et que devient l’interprĂšte accordĂ©oniste ?
FB – J’en fais moins qu’avant… mais, je joue toujours du
musette, je fais des galas ; j’ai un trio de tango argentin avec
violon et piano, un orchestre… Je fais Ă©galement des
concerts en soliste, et là, cette « Petite Messe » arrive,
intĂ©ressante… car on n’a pas souvent l’occasion d’aborder
ce genre de rĂ©pertoire Ă  l’accordĂ©on.
Et alors, comment as-tu vécu et ressenti cette expérience ?
FB – MalgrĂ© des contraintes techniques plus difficiles qui
rendent l’exercice compliquĂ©, l’intĂ©rĂȘt de l’accordĂ©on rĂ©side
dans le fait que l’on peut varier beaucoup plus le niveau
sonore et les nuances. C’est pour moi une super expĂ©rience
que l’on a rarement l’occasion de vivre surtout avec un
choeur et un chef comme Pablo.
On voit que les choristes sont trĂšs habituĂ©s Ă  ĂȘtre dirigĂ©s,
qu’ils connaissent leur chef par coeur, mais c’est pour moi
un exercice trÚs compliqué ! il me faut un temps
d’adaptation.
Vous avez un chef passionnant et passionné. Ses exigences
sont d’une telle justesse ; il tire le maximum de chacun ; il
est passionnant et j’ai adorĂ© ses rĂ©pĂ©titions. Quand il vous
fait travailler, je suis surpris par la qualité du travail
effectuĂ©, digne d’un travail pro…
Je trouve que c’est formidable car finalement c’est lĂ  que la
musique prend tout son sens. Il ne faut pas laisser croire aux
gens que la musique est quelque chose de facile.
Cette « Petite Messe », elle est drÎle, originale, mélange
d’opĂ©ra, de rythmes orientaux, mĂ©lange de couleurs, on a
l’impression que Rossini a voulu mettre dedans tout ce qu’il
aimait bien, tout ce qu’il avait fait dans la vie, se faire plaisir.
Finalement, peu importe que ce soit une messe ou autre
chose, c’est trĂšs chouette !!!


La Montagne en a parlĂ©…

La Montagne - Petite messe Solennelle

Wagner – Tannhauser

Wilhelm Richard Wagner (aussi Richard Geyer) : l’homme et l’artiste sur lequel on a le plus Ă©crit au monde. L’homme et l’artiste aux multiples facettes, paradoxal et controversĂ©, rĂ©volutionnaire en 1848-49 et bourgeois Ă  la cour de Ludwig II en 1864. L’homme et l’artiste le plus adulĂ© et le plus dĂ©testĂ© au monde. L’homme et l’artiste qui a exaltĂ© dans son oeuvre les sentiments les plus Ă©levĂ©s et, dans sa vie, a dĂ©fendu des idĂ©es ignobles comme celle de l’antisĂ©mitisme. L’homme et l’artiste le plus utilisĂ© pour les fins les plus nobles comme les plus haineuses et criminelles.
Il a rĂ©volutionnĂ© l’art depuis la seconde moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle Ă  travers sa recherche du «Gesamtkunstwerk» (l’oeuvre d’art total) qui a dĂ©ployĂ© son influence sur toute l’Europe, dans tous les domaines artistiques.
Il a inspirĂ© de nombreux mouvements : impressionnisme, symbolisme, il a ouvert la voie Ă  la musique atonale, et a inspirĂ© des artistes aussi diffĂ©rents qu’ Emmanuel Chabrier, Richard Strauss, Claude Debussy, Charles Baudelaire, StĂ©phane MallarmĂ©, Marcel Proust, AndrĂ© SuarĂšs, Henri Fantin-Latour, Odilon Redon, Vassily Kandinski

Il est le crĂ©ateur d’une nouvelle forme de drame musical, en opposition Ă  l’opĂ©ra traditionnel. Wagner est une face de la mĂ©daille qui s’oppose Ă  l’autre grande figure du XIXĂšme siĂšcle, Verdi, nĂ© la mĂȘme annĂ©e, Ă  qui le second concert de ce festival sera consacrĂ© avec des airs de ses opĂ©ras.
Pour ceux qui ont toujours le stĂ©rĂ©otype du Wagner de la «chevauchĂ©e des Walkyries», je voudrais proposer une nouvelle perspective, celle d’un Wagner beaucoup plus romantique, plus subtil, plus inspirĂ© par le frĂ©missement de la nature, plus poĂšte, dans l’intimitĂ© des sentiments, tels que la sensualitĂ©, la tendresse, la nostalgie et la mĂ©lancolie.
Une redécouverte pour échapper à un Wagner de marbre trop facilement associé à des élans de guerre et de destruction.

Pablo Pavon

 

Le programme « Wagner » a donnĂ© lieu a plusieurs concerts et confĂ©rences dans le cadre des Meltiques 2013, et Tannhauser, production du Centre Lyrique, a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  l’OpĂ©ra de clermont-Ferrand


Tannhauser a Ă©tĂ© jouĂ© le SAMEDI 30 NOVEMBRE – 19 h

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OPERA-THEATRE DE CLERMONT-FERRAND
Production du Centre Lyrique Clermont-Auvergne

Centre-Lyrique-Clermont

Richard WAGNER
TannhÀuser (Paris 1861)

Opéra en version concert
Choeurs Musica Mediante et Prélude

TANNHÄUSER de WAGNER

Cette version parisienne de TannhÀuser en français, aprÚs plusieurs tentatives infructueuses, fût finalement confiée à Charles Truiner, connu comme auteur de vaudevilles sous le pseudonyme de Charles Nuitter.
Le texte tĂ©moigne d’un travail trĂšs minutieux. La traduction se fait souvent au dĂ©triment des subtilitĂ©s littĂ©raires pour respecter la partition originelle, et en mĂȘme temps, Wagner a Ă©tĂ© amenĂ© parfois Ă  modifier le rythme ou la ligne mĂ©lodique pour s’adapter au nouveau texte.
Wagner a rajoutĂ© un ballet, dans la pure tradition de l’opĂ©ra français, mais sans s’y plier vĂ©ritablement, puisque il l’a placĂ© au premier acte au lieu du deuxiĂšme comme c’Ă©tait l’habitude.
Sa prĂ©sentation en 1861, a provoquĂ© un scandale et l’oeuvre a Ă©tĂ© retirĂ©e de l’affiche aprĂšs seulement trois reprĂ©sentations.

Richard WagnerRICHARD WAGNER (1813 – 1883) – Richard Wagner a grandi dans une famille qui pratiquait des activitĂ©s artistiques. TrĂšs tĂŽt passionnĂ© de poĂ©sie (HomĂšre, Shakespeare, Dante, Goethe), il s’intĂ©resse tout autant Ă  la musique, si bien qu’en 1831, entrĂ© Ă  l’universitĂ© de Leipzig, il travaille l’harmonie et le contrepoint avec le Cantor de St Thomas.
DĂšs 1832, Ă  19 ans il compose une Symphonie en ut majeur puis, en 1833, son premier opĂ©ra, Les FĂ©es, oeuvres sans grande originalitĂ© et marquĂ©es par l’influence notable de Weber, Beethoven et Meyerbeer. Il devient directeur musical d’opĂ©ra, se marie en 1836 avec Minna une actrice, pour une union qui durera 30 ans, mais sera un Ă©chec malheureux, sur le plan affectif mais aussi matĂ©riel avec de lourdes dettes qui amĂšneront les Wagner Ă  fuir leurs crĂ©anciers jusqu’à Londres et Paris.
Cependant, il retourne en Allemagne en 1842 et fait jouer Ă  Dresde son opĂ©ra Rienzi qui rencontre un accueil trĂšs favorable. Aussi pendant plusieurs annĂ©es, Wagner exerce la fonction de chef d’orchestre et compose alors ses premiers chefs-d’oeuvre : Le Vaisseau fantĂŽme, TannhĂ€user et Lohengrin.
ParallĂšlement, Wagner s’engage dans les milieux anarchistes de Dresde qui rĂ©clament davantage de libertĂ©s ainsi que l’unification de la nation allemande. En mai 1849, une insurrection Ă©clate et Wagner y participe. Cette rĂ©volution est toutefois rapidement Ă©crasĂ©e, et le musicien rĂ©ussit Ă  fuir, d’abord Ă  Paris, puis Ă  Zurich.
Wagner se consacre alors Ă  la fois Ă  des essais thĂ©oriques (dont l’Art et la RĂ©volution, l’OEuvre d’art de l’avenir) et Ă  la mise au point du projet de la TĂ©tralogie, mais commence aussi Tristan et Isolde, transposition de la passion nouvelle que lui inspire la poĂ©tesse Mathilde Wesendonck. En mĂȘme temps, Wagner dĂ©couvre la philosophie pessimiste et d’inspiration bouddhique de Schopenhauer, qui voit dans la musique le seul salut possible pour l’ĂȘtre humain.
Il revient Ă  Paris en 1859, pour faire connaĂźtre et apprĂ©cier les innovations musicales et dramatiques qu’apporte son oeuvre en faisant jouer TannhĂ€user Ă  l’OpĂ©ra, en mars 1861 ; mais les reprĂ©sentations, perturbĂ©es par une partie du public, sont arrĂȘtĂ©es au bout de trois jours. Il s’en va pour donner des concerts Ă  travers l’Europe.
C’est alors qu’il est invitĂ© Ă  Munich par le roi Louis II de BaviĂšre qui veut devenir son mĂ©cĂšne. Il rĂšgle ses dettes et fait monter son nouvel opĂ©ra, Tristan et Isolde, en 1865 avec un succĂšs retentissant. Les MaĂźtres Chanteurs de Nuremberg sont prĂ©sentĂ©s Ă  Munich en 1868. Cosima, l’Ă©pouse du chef d’orchestre Hans von BĂŒlow – et fille de Liszt – dont il est Ă©pris, convainc finalement son mari de divorcer. En 1870, elle Ă©pouse Wagner, veuf depuis quatre ans qui, quelques mois plus tard, compose pour elle Siegfried-Idyll. Entre-temps sont crĂ©Ă©s l’Or du Rhin (1869) et la Walkyrie (1870).
En 1871, Wagner choisit la petite ville de Bayreuth pour faire construire, avec l’aide financiĂšre de Louis II, le thĂ©Ăątre dont il rĂȘve pour fonder un festival dĂ©diĂ© Ă  son oeuvre. Il l’inaugure en 1876. Il y crĂ©e, cette mĂȘme annĂ©e, pour son 1er Festival, le cycle complet de la TĂ©tralogie, puis en 1882 Parsifal. C’est l’apothĂ©ose finale.
Wagner n’est pas un simple compositeur. C’est aussi un poĂšte, un penseur, un thĂ©oricien. Il est le premier auteur d’opĂ©ras qui Ă©crive lui-mĂȘme ses livrets. Il veut transformer l’opĂ©ra considĂ©rĂ© alors comme un simple divertissement. Il casse ses codes traditionnels (succession d’arias, rĂ©citatifs
), pour en faire une oeuvre d’art totale Ă  la fois musicale, plastique, poĂ©tique, chorĂ©graphique, le lieu d’une initiation sacrĂ©e, par laquelle l’artiste s’Ă©rige en guide spirituel. L’orchestre ne se limite pas Ă  l’accompagnement des chanteurs, mais prend une ampleur nouvelle parallĂšle Ă  l’action des personnages. Comme musicien d’avant-garde, il enrichit tant l’harmonie par une pratique nouvelle des dissonances et de la tonalitĂ©, que la mĂ©lodie par les «Leitmotive», thĂšmes qui caractĂ©risent chaque personnage et Ă©voluent avec lui.
Son gĂ©nie a choquĂ© nombre de ses contemporains. Sa personnalitĂ© est ambiguĂ« : rĂ©volutionnaire anarchiste, mais confident et ami d’un roi, assez antisĂ©mite pour ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ© par les nazis, mais ami de musiciens juifs. Pourtant son influence s’Ă©tendra de Bruckner et Mahler Ă  Debussy et Schoenberg, jusqu’à faire aujourd’hui de lui un grand classique.
Bernard Dumoulin

Wagner-facettes


 

Les autres concerts

 

Concert de clÎture : Dimanche 8 décembre 2013

MAISON DE LA CULTURE – SALLE JEAN COCTEAU
CONCERT DE CLÔTURE
« L’Esprit d’Amour »
Richard Wagner
Siegfried-Idyll
Wesendonck Lieder
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 7
Camille Saint-Saëns
Introduction et Rondo Capricioso

Catherine Cardin, mezzo-soprano
Hiroé Namba, violon
Josepha Jeunet, récitante
Orchestre Musica Mediante

Pablo Pavon, direction musicale

SIEGFRIED-IDYLL de WAGNER – Ce poĂšme symphonique pour petit orchestre composĂ© en 1870, est basĂ© sur des motifs musicaux issus de l’opĂ©ra Siegfried auquel travaille alors Richard Wagner. Siegfried est aussi le prĂ©nom du fils dont il veut cĂ©lĂ©brer la naissance rĂ©cente, tout en rendant hommage Ă  sa seconde Ă©pouse Cosima, la fille de Liszt, Ă  qui cette oeuvre est dĂ©diĂ©e, et qui Ă©crira plus tard : « Siegfried-Idyll est, selon Richard, la seule piĂšce de circonstance qu’il ait rĂ©ussie ». En tout cas, elle exprime Ă  merveille le bonheur familial et intime que connaĂźt alors l’auteur.
WESENDONCK LIEDER de WAGNER – Les Wesendonck Lieder sont un cycle de lieder composĂ©s par Richard Wagner au moment oĂč il commençait La Walkyrie en 1857-1858. Cette oeuvre, ainsi que Siegfried-Idyll, sont ses seules compositions hors opĂ©ra encore rĂ©guliĂšrement jouĂ©es. Le cycle est Ă©crit sur des poĂšmes mĂ©lancoliques de Mathilde Wesendonck, l’Ă©pouse de l’un des mĂ©cĂšnes de Wagner, dont il Ă©tait alors trĂšs amoureux. Le style musical intense de Tristan et Yseult se fait sentir dans les cinq lieder et assure l’unitĂ© du cycle.
SYMPHONIE N° 7 de BEETHOVEN – Cette symphonie en la majeur a Ă©tĂ© composĂ©e parallĂšlement Ă  la Symphonie n° 8 entre 1811 et 1812, annĂ©es qui voient le compositeur atteindre sans doute l’apogĂ©e de sa vie crĂ©atrice et de sa maturitĂ© artistique, malgrĂ© ses Ă©checs sur le plan sentimental. Elle exprime certes la dĂ©solation douloureuse, dans le 2Ăšme mouvement qui est semblable Ă  une marche funĂšbre, mais surtout l’enthousiasme et l’énergie magnifiĂ©s, dans le dernier mouvement, par son rythme haletant, qui faisait dire Ă  Wagner que cette symphonie Ă©tait
«l’apothĂ©ose de la danse».
INTRODUCTION ET RONDO CAPRICIOSO de SAINT-SAENS – En 1859, le prodige du violon Pablo de Sarasate, ĂągĂ© de 15 ans, avait demandĂ© Ă  Saint-SaĂ«ns de lui composer un concerto pour violon. Quatre ans plus tard, il compose aussi pour Sarasate une autre oeuvre pour violon seul et orchestre, cette Introduction et Rondo Capricioso, qui exprime en mĂȘme temps la passion de Saint-SaĂ«ns pour la musique espagnole. Mais il y rĂ©vĂšle aussi sa connaissance intime de la technique du violon, capable d’exprimer au plus haut point aussi bien la mĂ©lancolie que la joie la plus intense.

Concert le MARDI 3 DECEMBRE – 20 h 30

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MAISON DE L’ELEPHANT – rue KlĂ©ber – MONTFERRAND
« Wagner et ses contemporains »
Verdi bicentenaire, soirĂ©e hommage : airs d’opĂ©ra
1Ăšre Partie
« Tutto parea sorridere » extrait du Corsaire
« De’ miei bollenti spiriti » extrait de Traviata
« A la Paterna mano » extrait de Macbeth
« In gemisco » extrait du Requiem
« Celeste AĂŻda » extrait d’AĂŻda
2Ăšme Partie
« La mia letizia infondere » extrait des Lombardi
« Oh tu che in seno agli » extrait de La Forza del destino
« Quando le sere al placido » extrait de Luisa Miller
« Questa quella » extrait de Rigoletto
« La Dona mobile » extrait de Rigoletto
Patrick Garayt, ténor
Sabrina Barthe, piano

Mozart : la 40Ăšme et le Requiem

Que dire qui n’a pas Ă©tĂ© dĂ©jĂ  dit sur Mozart ? Pourquoi le choix d’associer ces deux oeuvres?

Elles reprĂ©sentent deux aspects de l’homme Mozart.

Quelques mois avant la fin de l’annĂ©e 1791, alors mĂȘme qu’il se sait mourant et malgrĂ© la commande qu’il avait reçue quelque temps auparavant, Mozart ne veut pas mettre en musique sa propre mort ni mĂȘme chercher son salut Ă©ternel, Ă  travers la composition d’un Requiem. Cela n’est pas sa prioritĂ©.

De plus, il est de notoriĂ©tĂ© publique que le lien qu’il entretient avec la religion et sa hiĂ©rarchie est conflictuel malgrĂ© l’enracinement certain de ses convictions spirituelles. En raison de tout cela, sĂ»rement, et encore plus du dĂ©sir d’une vie qui voudrait se prolonger, son Ă©criture reste inachevĂ©e. C’est le versant Amadeus (qui aime Dieu) de sa personnalitĂ©.

Il est indĂ©niable aussi que l’ensemble de son oeuvre est inachevĂ©e aprĂšs seulement 36 ans de vie, et qu’elle s’interrompt aux portes d’un prĂ©romantisme qu’il amorce dans ses derniĂšres compositions telles que la symphonie n° 40.

Faisant partie d’un triptyque avec la 39Ăšme et la 41Ăšme, elle exprime les craintes, les doutes, mais aussi les forces, et les fortes convictions intĂ©rieures qui sont toujours en lui et qui lui permettront de vaincre ses angoisses existentielles. C’est le versant Wolfgang (la trace du loup) de sa personnalitĂ©.

Etre aimĂ© par Dieu, ou par le Dieu de la musique, mais pas toujours par ses contemporains, ĂȘtre un homme accompli Ă  l’égal du musicien prodige, telles sont les questions que nous posent ses deux oeuvres.

Pablo Pavon


Le concert a été donné le 17 mars 2013

 

Eglise Saint-Pierre-les-Minimes – Clermont-Ferrand

Dimanche 17 Mars 2013 – 17H

W.A. MOZART

Symphonie n° 40 KV 550 en sol mineur

Requiem KV 626 en ré mineur

Pour solistes, choeur et orchestre

Angélique Pourreyron soprano

Catherine Cardin alto

Patrick Garayt ténor

Philippe Cantor baryton

Choeur et Orchestre Musica Mediante


Pablo Pavon


SYMPHONIE N° 40 KV 550

Au moment oĂč il compose cette symphonie, dans l’Ă©tĂ© 1788, Mozart n’a plus que 3 ans Ă  vivre, et il se trouve dans une situation trĂšs critique, sans statut reconnu, sans ressources, endettĂ©, abandonnĂ© par le public de Vienne qui a boudĂ© son Don Giovanni, trĂšs affectĂ© par le dĂ©cĂšs de sa fille ThĂ©rĂšse Ă  l’Ăąge de 6 mois.

Cette oeuvre trĂšs cĂ©lĂšbre constitue le coeur d’une trilogie de trois grandes symphonies, les trois derniĂšres de Mozart, composĂ©es en trois mois, et qui reflĂštent intensĂ©ment tout le spectre musical du gĂ©nie mozartien, tout en annonçant celui de Beethoven et du romantisme.

La Symphonie n° 39 Ă©tait celle de l’espĂ©rance joyeuse ; la Symphonie n° 41 « Jupiter » exprimera avec Ă©clat la vitalitĂ© et l’hĂ©roĂŻsme victorieux. Entre les deux la Symphonie n° 40, avec sa couleur sombre de sol mineur, traversĂ©e par des Ă©lans fiĂ©vreux et des rythmes violents, dĂ©ploie Ă  travers ses quatre mouvements, tout ce que l’Ăąme de Mozart porte en elle de mĂ©lancolie douloureuse, se dĂ©battant dĂ©sespĂ©rĂ©ment face Ă  un destin inexorable.

REQUIEM KV 626

En juillet 1791, Mozart, Ă©puisĂ© par le travail mettait la derniĂšre main Ă  la FlĂ»te enchantĂ©e lorsqu’il reçut du Comte Walsegg, amoureux fou de musique, la commande d’une messe des morts Ă  la mĂ©moire de sa femme dĂ©funte. Le Requiem, interrompu par la mort de Mozart, fut achevĂ© par Franz Xavier SĂŒssmayer, son Ă©lĂšve et disciple avec lequel il fut en Ă©troite communication jusqu’à ses derniers instants.

Le Requiem dĂ©passe de trĂšs loin le niveau d’un ouvrage satisfaisant Ă  des idĂ©es Ă©tablies par la tradition. En effet, nous pouvons y retrouver des idĂ©es reçues en hĂ©ritage et des idĂ©es nouvelles, alliĂ©es au dĂ©nominateur personnel du style mozartien.

Si nous reconnaissons l’influence de Haendel et de Bach dans le contrepoint et dans l’allure gestuelle, Mozart est trĂšs avant-gardiste dans le traitement harmonique et l’exploitation des timbres. Il en rĂ©sulte une synthĂšse, tant dans le style que dans le caractĂšre, des Ă©lĂ©ments archaĂŻques cĂŽtoyant des aspects subjectivement Ă©motionnels.

Le dĂ©but du Requiem exprime une vĂ©ritable profession de foi marquĂ©e d’accents au plus haut point personnels. Les bois prĂ©dominent et laissent pressentir la sonoritĂ© romantique de la rĂ©signation subjective, notamment dans la premiĂšre partie qui correspond Ă  l’idĂ©e que se faisait Mozart de la mort et telle qu’il l’exposa dans une lettre adressĂ©e Ă  son pĂšre en 1787, Ă  l’ñge de 31 ans : «  comme la mort, Ă  y regarder de prĂšs, est le vrai but de notre vie, je me suis, depuis quelques annĂ©es, tellement familiarisĂ© avec cette vĂ©ritable, parfaite amie de l’homme, que son image non seulement n’a plus rien d’effrayant pour moi, mais m’est trĂšs apaisante et consolante ! Et je remercie mon Dieu de m’avoir accordĂ© le bonheur de me procurer l’occasion..
d’apprendre Ă  la connaĂźtre comme la clef de notre vraie fĂ©licité ».

La fugue du Kyrie se livre Ă  d’audacieux Ă©largissements du systĂšme harmonique dans lesquels s’exprime le lugubre, l’insondable mystĂšre. Mozart, qui ne craignait point de confronter des sentiments humains extrĂȘmes, apporte au moyen de rĂ©calcitrantes figures d’orchestre aux arĂȘtes vives, presque mordantes, le contraste du mouvement de rĂ©volte de l’individu, Exaudi orationem meam.

Dans le Dies irae, l’adresse avec laquelle il combine de façon dramatique la spiritualitĂ© objective avec la foi personnelle est remarquable. Suite au Rex tremendae majestatis passionnĂ©, le sommet de l’oeuvre est atteint avec le Recordare, humblement suppliant et empreint d’une bouleversante anxiĂ©tĂ©.

L’expĂ©rience d’états d’ñme fonciĂšrement romantiques fait ensuite place Ă  la description rĂ©aliste du Confutatis maledictis aux harmonies de nouveau hardies qui produisirent sans aucun doute, en 1791, un effet angoissant et annoncent Wagner dans leur chromatisme. Seules les huit premiĂšres mesures du Lacrimosa Ă©manent de Mozart.

Sanctus, Benedictus et Agnus Dei pourraient ĂȘtre fondĂ©s sur des esquisses de Mozart, mais ils trahissent nettement la main de celui qui acheva la partition, Franz Xavier SĂŒssmayer, alors ĂągĂ© de 25 ans et Ă©lĂšve du compositeur.

Bien qu’inachevĂ© le Requiem est la synthĂšse non seulement de l’activitĂ© crĂ©atrice de Mozart mais Ă©galement de la musique des XVIIĂšme et XVIIIĂšme siĂšcles.


 

WOLFGANG AMADEUS MOZART – 1756 – 1791

MozartLe gĂ©nie de Mozart ne peut ĂȘtre rĂ©duit Ă  une prĂ©cocitĂ© miraculeuse, Ă  son oreille absolue, Ă  sa mĂ©moire prodigieuse, ou Ă  une mystĂ©rieuse inspiration. Il doit beaucoup Ă  un apprentissage patient et prolongĂ© que son pĂšre LĂ©opold, excellent pĂ©dagogue, lui a imposĂ© dĂšs son plus jeune Ăąge, pressentant en son fils des aptitudes exceptionnelles, lui donnant les bases essentielles de l’art musical, lui enseignant la pratique du clavecin, puis du violon et de l’orgue. Mais c’est en le faisant voyager avec lui, dĂšs l’ñge de six ans, loin de Salzbourg, sa ville natale, dans toute l’Europe, qu’il a donnĂ© Ă  son fils la chance non seulement de se faire connaĂźtre comme enfant prodige, mais de s’ouvrir Ă  de multiples influences nouvelles qu’il a su assimiler et synthĂ©tiser. A Londres, c’est Jean-ChrĂ©tien Bach, un des fils de Jean-SĂ©bastien, Ă  Paris c’est Gluck, en Italie, c’est l’opĂ©ra italien. A Vienne, il rencontre plus tard le grand Joseph Haydn, qui Ă©crira Ă  son pĂšre : « Votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, il a du goĂ»t, et en outre la plus grande science de la composition ». Chaque fois, c’est pour lui l’occasion d’intĂ©grer ces dĂ©couvertes Ă  son propre gĂ©nie musical. Il est vrai que Wolfgang Ă©tait habitĂ© par une intense curiositĂ© pour toutes les musiques qu’il rencontrait et dont il s’imprĂ©gnait passionnĂ©ment pour Ă©laborer trĂšs tĂŽt ses premiĂšres oeuvres : sonates, symphonies, quatuors, opĂ©ras etc
..

A partir de 1773, Ă  17 ans, il devient employĂ© du nouveau prince-archevĂȘque de Salzbourg Colloredo qui, incapable de comprendre l’originalitĂ© artistique de ses compositions et son goĂ»t pour les voyages vers de nouvelles sources d’inspiration, le traite comme un domestique. Il s’ensuit une cohabitation de plus en plus difficile, qui aboutit en 1781 Ă  une rupture. VoilĂ  Mozart privĂ© de revenus rĂ©guliers, mais il peut enfin devenir compositeur indĂ©pendant Ă  Vienne. C’est alors qu’il dĂ©couvre la musique et le style fuguĂ© de JS Bach alors tombĂ© dans l’oubli, qui lui inspirera la magnifique Grande messe en ut mineur, et qu’il compose, parmi de nombreuses autres oeuvres, une remarquable sĂ©rie de quatuors pour son ami Haydn. C’est alors, en 1782, qu’il Ă©pouse Constance Weber, dont il aura six enfants, dont deux seulement survivront, et ce, dans des conditions matĂ©rielles souvent difficiles. En 1784, il entre, comme Haydn, dans la franc-maçonnerie, dont la spiritualitĂ© et le symbolisme de l’ombre et de la lumiĂšre complĂštent et enrichissent la foi chrĂ©tienne de son enfance ; ce sera lĂ  l’inspiration principale de son futur opĂ©ra La FlĂ»te enchantĂ©e.

Mais les difficultĂ©s financiĂšres s’accumulent, les succĂšs de ses oeuvres, notamment Ă  Prague, ne compensent pas la dĂ©saffection progressive du public viennois, sauf pour La FlĂ»te. Sa santĂ©, qui fut toujours fragile, se dĂ©tĂ©riore de plus en plus. Le surmenage l’épuise, pour composer notamment ses trois derniĂšres symphonies, ses derniers opĂ©ras dont Cosi fan Tutte, le Requiem. De plus en plus, l’angoisse alterne avec la sĂ©rĂ©nitĂ©, jusqu’à sa mort Ă  35 ans, qu’il sentait approcher depuis longtemps.

Il reste une oeuvre immense qui couvre tous les genres musicaux et pour tous les publics : oeuvres religieuses, piÚces galantes, symphonies, concertos, musique de chambre, opéras, musique pour clavier.

Par-delĂ  les lĂ©gendes qui ont souvent fait de lui, tantĂŽt un ĂȘtre frivole et superficiel, tantĂŽt un ange dĂ©sincarnĂ©, le « divin Mozart », « l’enfant Ă©ternel », on doit voir en lui un homme complet, sensible aux tragĂ©dies de l’existence comme aux plaisirs de la vie, et capable d’une joie profonde comme d’une douloureuse mĂ©lancolie. Il a su exprimer toute cette richesse dans une musique dont le classicisme a su intĂ©grer Ă  la fois le meilleur du passĂ© baroque et les pressentiments du romantisme Ă  venir, la complexitĂ© des compositions savantes et la simplicitĂ© d’un art qui a su devenir populaire.

Bernard Dumoulin


Les interprĂštes solistes

Patrik GaraytPATRICK GARAYT – tĂ©nor – AprĂšs des Ă©tudes de piano au Conservatoire de Valence, Patrick Garayt travaille sa voix dĂšs l’ñge de 18 ans. Commence alors une brillante carriĂšre qui le conduira Ă  chanter dans toute l’Europe, allant mĂȘme jusqu’en Ukraine ou au Paraguay. Sa carriĂšre est principalement tournĂ©e vers le rĂ©pertoire de musique sacrĂ©e (motets, messes, passions
) et d’oratorio.

Avec prĂšs de 1000 concerts Ă  son actif, il est difficile de rendre compte d’une carriĂšre dĂ©jĂ  si foisonnante ; notons tout de mĂȘme quelques grands rendez-vous comme Jeanne au bĂ»cher d’Honegger, dirigĂ©e par Alain Lombard avec l’orchestre National de Lyon au Festival de La Chaise-Dieu, le Requiem de Verdi dirigĂ© par Philippe Bender (Orchestre RĂ©gional Provence Alpes CĂŽte d’azur), Michel Piquemal (Concerts Pasdeloup), Paul KuĂ«ntz, François Boulanger (Orchestre de la Garde RĂ©publicaine)
, Les VĂȘpres de la Vierge de Monteverdi et La CrĂ©ation de Haydn dirigĂ©es par Jean Gouze Ă  Montpellier, L’Enfance du Christ et le Requiem de Berlioz, La Terre promise et La Vierge de Massenet dirigĂ©s par Jean-Pierre Lore, les Passion selon Saint-Jean et Saint Matthieu de Bach, L’Apocalypse de Jean Français, la 9Ăšme symphonie de Beethoven et d’innombrables Requiem de Mozart.

Outre de nombreux rĂ©citals de mĂ©lodies et d’airs d’opĂ©ra, Patrick Garayt s’est produit sur scĂšne dans Dardanus de J.Ph Rameau, Ondine d’E.T.A Hoffmann (en premiĂšre mondiale), Pomme d’api, (Gustave), La PĂ©richole (Piquillo) ou Les Brigands (Falsacappa) de Jacques Offenbach.

Philippe CantorPHILIPPE CANTOR – baryton – AprĂšs des Ă©tudes d’orgue au Conservatoire de Caen, c’est vers l’interprĂ©tation des musiques anciennes que Philippe Cantor s’est orientĂ©, au sein des ensembles « Huelgas » (direction : Paul Van Nevel), « Organum » (direction : Marcel Peres) et surtout « ClĂ©ment Janequin » dont il est membre dĂšs sa crĂ©ation en 1978 et jusqu’en 1991, acquĂ©rant ainsi une grande pratique de la musique d’ensemble.

Sa carriĂšre de soliste a dĂ©butĂ© avec l’ensemble « Les Arts Florissants » de William Christie et sous l’impulsion de Jean-Claude Malgoire « La Grande Ecurie et la Chambre du Roy » avec qui il a fait de nombreux concerts et productions scĂ©niques.

Il a aussi chantĂ© le rĂ©pertoire baroque sous la direction de Mirella Giardelli, Sigiswald Kuijken, RenĂ© Jacobs, Gilbert Bezzina, Marc Minkowski, Olivier Schneebeli, Christophe Coin, Jean-Christophe Frisch, Graham O’Reilly


En 1992, il remporte le Concours de Rennes pour le rĂŽle de Golaud dans PellĂ©as et MĂ©lisande de Debussy. La maturitĂ© de sa voix lui permet dĂ©sormais d’aborder aussi les rĂŽles du rĂ©pertoire des XIXe et XXe siĂšcles, jusqu‘à la crĂ©ation d’oeuvres contemporaines de Antoine Duhamel (TranssibĂ©rien au thĂ©Ăątre des Bouffes du Nord), Pierre Jansen, Alain Margoni, Maurice Ohana, Henri Dutilleux, Luciano Berio, R. Martignoni (Orchestre de Bretagne), Ph. Bender (Orchestre RĂ©gional Provence-CĂŽte d’Azur) ; J.L Forestier (Ensemble Musique Vivante), J. Mercier (Orchestre National d’Ile de France), B. TĂȘtu (Solistes de Lyon)


Il partage aujourd’hui ses activitĂ©s entre l’oratorio, le rĂ©cital, la musique de chambre (il chante rĂ©guliĂšrement avec l’ensemble vocal « Les Solistes de Lyon » et la scĂšne oĂč il fut notamment remarquĂ© dans les rĂŽles de « Pimpinone » (Telemann), « Don Alfonso » (Mozart : Cosi fan Tutte), « OrphĂ©e » (Gluck), jusqu’à la comĂ©die musicale : Sweeney Todd (Sondheim).

Angelique PourreyronANGÉLIQUE POURREYRON – soprano – Originaire de Clermont-Ferrand, AngĂ©lique Pourreyron a obtenu les diplĂŽmes de fin d’études en violon alto et en formation musicale, puis, aprĂšs son baccalaurĂ©at, son goĂ»t pour le jazz et la comĂ©die musicale amĂ©ricaine la conduit Ă  la High School for the Performing and Visual Arts de Houston au Texas. AprĂšs avoir obtenu son DEM de chant lyrique en 2006, elle se dirige vers le Conservatoire SupĂ©rieur d’Amsterdam oĂč elle termine sa formation de bachelor dans la classe de ValĂ©rie Guillorit en juin 2010.

Elle se produit dans des oeuvres d’Offenbach, Boieldieu et Barber et elle est invitĂ©e par Arie Van Beek et l’Orchestre d’Auvergne dans un rĂ©pertoire d’opĂ©rettes françaises, des extraits du Magnificat de Bach ainsi que dans les Chants d’Auvergne de Canteloube. Avec le Centre Lyrique d’Auvergne, elle chante le rĂŽle de Hanne dans Les Saisons de Haydn. Elle interprĂšte les Cantates BWV 106 et BWV 62 de Bach lors du XIIĂšme festival « Bach en Combrailles ».

AngĂ©lique se distingue Ă  l’occasion de concours internationaux : 2Ăšme prix au « John Kerr Award » en 2008, 2Ăšme prix d’opĂ©ra, prix de la mĂ©lodie contemporaine et prix de l’orchestre au concours des « Symphonies d’Automne » de MĂącon.

Elle est soliste dans le Messie de Haendel dirigĂ© par Pablo Pavon en dĂ©cembre 2010 et chante Songe d’une nuit d’Ă©tĂ© de Mendelssohn avec l’Orchestre de Picardie et le choeur de femmes de l’opĂ©ra de Lille, sous la direction d’Arie Van Beek. Dans le cadre de la saison culturelle du Centre Lyrique d’Auvergne, elle est soliste dans le Stabat Mater de PergolĂšse et interprĂšte le rĂŽle-titre dans le poĂšme lyrique AndromĂšde de Lekeu avec le Choeur RĂ©gional d’Auvergne. En fĂ©vrier 2013, elle est Melle Silberg dans l’opĂ©ra de Mozart Der Schauspieldirektor Ă  CompiĂšgne et Abbeville, avec l’orchestre de Picardie.

En tant qu’interprĂšte de musique de chambre, elle se produit avec diffĂ©rents instrumentistes dans un rĂ©pertoire classique, jazz et comĂ©die musicale amĂ©ricaine, ainsi que dans un rĂ©pertoire d’airs d’opĂ©ra, lieder allemands et mĂ©lodies françaises et diffĂ©rents programmes de musique italienne, française, allemande et anglaise.

Catherine CardinCATHERINE CARDIN – mezzo – Professeur d’Art Lyrique au Conservatoire de Courbevoie, elle est aussi pianiste et professeur d’Education Musicale. EncouragĂ©e dans le travail du chant par Arthur Oldham, chef du Choeur de l’Orchestre de Paris, elle devient l’Ă©lĂšve de Maria Gracia Dilluvio, puis de Marguerite Pifteau, avant de se perfectionner auprĂšs de Gabriel Bacquier, AndrĂ©a Guiot, RĂ©gine Crespin…

Elle dĂ©bute sa carriĂšre de soliste avec l’oratorio dans le cadre des grands concerts parisiens, se distinguant dans tous les rĂ©pertoires, de Carissimi Ă  Messiaen, et donne de remarquables interprĂ©tations du Requiem de Verdi, saluĂ©es par la critique Ă  Cannes. Elle incarne Ă©galement OrphĂ©e, Dalila et on a pu l’applaudir dans les Dialogues des CarmĂ©lites de Francis Poulenc, avec l’Orchestre National d’Ile de France, ainsi que dans La Vida Breve de Manuel de Falla, et plus rĂ©cemment dans Hansel et Gretel de Humperdinck. Elle s’illustre par ailleurs rĂ©guliĂšrement dans des rĂ©citals et a participĂ© aux Ă©missions d’Eve Ruggieri « Musiques au coeur » ainsi qu’à celle de Jean-Michel Damian sur France Musique consacrĂ©es toutes deux Ă  Manuel Rosenthal. Elle enseigne Ă©galement la technique vocale pour la MaĂźtrise d’Antony et pour le choeur d’enfants « Sotto Voce » dirigĂ© par Scott Alan Prouty et organise des stages et des master class pour les plus grands.

Pour le disque, elle a enregistrĂ© notamment les Requiem de Verdi, Mozart et DuruflĂ©, Les litanies Ă  la Vierge de Monteverdi, et en crĂ©ation mondiale, le Requiem d’Ignaz Pleyel



ORCHESTRE MUSICA MEDIANTE

L’Orchestre Musica Mediante se compose de musiciens professionnels de la rĂ©gion, ainsi que de grands Ă©lĂšves des Ă©coles de musique ou du Conservatoire.

Depuis 1995, date de crĂ©ation de l’Association Musica Mediante, cet orchestre de dimensions variables a acquis au fil des annĂ©es un rĂ©pertoire Ă©tendu comprenant non seulement des oeuvres pour choeur, solistes et orchestre (Oratorios de Bach, Requiem de Mozart et de Verdi, Messie de Haendel, Passion selon St Matthieu de Bach, The Fairy Queen de Purcell
) mais aussi des oeuvres pour orchestre Ă  cordes (Danses Roumaines de Bartok, Adagio de Barber, Concerto grosso opus 6 n° 12 de Haendel), pour violon et orchestre (Concerto en rĂ© majeur op. 35 de TchaĂŻkovski) ou pour orchestre symphonique (Symphonies n° 5 et 9 de Beethoven, Symphonies n° 3 et 4 de Mendelssohn, Symphonie n° 5 en si bĂ©mol majeur de Schubert
).

Ainsi, plusieurs fois par an, sous la direction de Pablo Pavon, le Choeur et l’Orchestre Musica Mediante partagent des moments musicaux intenses avec la complicitĂ© d’un public dont les applaudissements chaleureux tĂ©moignent de son enthousiasme.

Participent Ă  ce concert

VIOLONS 1 HiroĂ© NAMBA – Vincent BARDY – Nicole CHANEL – François DRAGON

Aude BERNARD – Françoise BONGIRAUD

VIOLONS 2 Laurence ALLÉE – Emilie FEREIRA – CĂ©cile BOUQUET – Patricia ROUSSET

Angéline BERNARDI

ALTOS Kathleen MONPERTUIS – Nathalie CHAMBÉRY – Fabrice PLANCHAT

Tomoko ONO

VIOLONCELLES Sylvie CAGNIONCLE – BĂ©nĂ©dicte PIAT – Alexandre PÉRONNY

Anne-Laure BARBARIN

CONTREBASSES Daniel GRIMONPREZ – Emmanuel JARROUSSE

FLÛTES Marie-Pierre GLANOWSKI – Sylvaine DROUET

HAUTBOIS Yves CAUTRES – Willy BOUCHE

CLARINETTES Philippe TRILLAT – Catherine CARTIER – Magali BROSSE

BASSONS Claudette FRIESS – Catherine JAMBON

TROMPETTES Daniel PILLITTERI – Christophe PEREIRA

CORS Benjamin IMBAUD – Marie-Pierre BERNAD

TROMBONES Jean-Luc JAFFEUX


 

Clermont Musique